Nucléaire : l’Iran capable de lancer seul la centrale de Bouchehr ?

Shahirangiscardnucleairesaclay Fanfarronnade de l’Iran ? Stratégie russe pour « vendre » à ses partenaires européens et américains une moindre implication de sa part dans le dossier nucléaire iranien ?

L’ex-président de la République islamique, Hachemi Rafsandjani a annoncé vendredi que l’Iran était en mesure de lancer seul la centrale nucléaire de Bouchehr si la Russie s’y refuse. Cette dernière s’y étant toutefois engagée par contrat.

« Les ennemis de l’Iran doivent savoir que nos réalisations telles que le lancement d’un satellite spatial et l’enrichissement d’uranium prouvent que l’Iran sera en mesure de mettre en service la centrale si les Russes ne le font pas », a ainsi indiqué Rafsandjani lors de la prière de vendredi.

L’homme politique a par ailleurs souhaité ajouté que la Russie devait rester attachée à ses engagements liés au lancement de la centrale. Tout en réitérant que Téhéran ne poursuivait pas d’objectifs militaires dans le domaine nucléaire et était prêt à « le prouver lors de négociations ».

Le vice-président en place et directeur de l’Organisation iranienne pour l’Energie atomique, Gholam Reza Aghazadeh, et le PDG du groupe public russe Rosatom, Sergueï Kirienko ont mené le 25 février, sur le site du chantier, des négociations au cours desquelles la Russie a annoncé la fin des travaux de construction.

Téhéran s’est empressé d’annoncer un « lancement d’essai » du site imminent, tandis que M. Kirienko expliquait que la centrale se trouvait actuellement au stade de « pré-mise en service« , précisant qu’il s’agissait d' »une combinaison de procédures complexes ».

Le 5 février, le PDG de Rosatom avait affirmé qu’un lancement « technique » de la centrale était possible d’ici fin 2009. L’objectif de cette opération serait de tester les équipements avant le lancement « énergétique » permettant de démarrer la production dans les deux ou trois mois.

La semaine dernière, l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a indiqué avoir été informée par Téhéran que l’installation du combustible dans le réacteur était prévue pour le second trimestre 2009. Le combustible, fourni par la Russie, est actuellement conservé par l’AIEA.

Depuis, M. Kirienko a annoncé que la Russie et l’Iran envisageaient de signer prochainement un contrat de dix ans sur la livraison de combustible nucléaire russe à la centrale et que les deux pays avaient engagé les négociations sur la création d’une coentreprise pour la gestion du site.

Initialement prévu pour le 8 juillet 1999, l’achèvement de Bouchehr – projet initialement conduit par l’allemand Siemens – a été retardé à de multiples reprises, les tensions entourant le programme nucléaire iranien controversé, étant loin d’améliorer les délais.

Si la construction de la centrale a été entamée par la RFA en 1975, les Allemands de l’Ouest ont renoncé à poursuivre les travaux après la révolution de 1979, l’attaque contre l’ambassade des

(2 commentaires)

  1. Avis divergents de responsables américains sur l’Iran et la bombe atomique
    L’amiral américain Michael Mullen, chef d’état-major interarmées, a jugé dimanche que l’Iran détenait suffisamment de matériaux fissiles pour fabriquer une bombe atomique, franchissant un pas supplémentaire dans un contexte d’inquiétudes internationales.
    Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates s’est en revanche montré beaucoup plus prudent sur les projets nucléaires iraniens.
    « Je pense qu’on s’est concentré de manière continue sur la manière d’amener les Iraniens à renoncer à un programme d’armement nucléaire. Ils ne sont pas près d’avoir des réserves (suffisantes). Ils ne sont pas près d’avoir une arme à ce stade », a déclaré le ministre sur la chaîne NBC.
    De son côté, l’amiral Mullen, interrogé pour savoir si Téhéran détenait assez de matériaux nucléaires pour construire une bombe atomique, a répondu: « tout à fait franchement, nous pensons que oui ».
    « Et l’Iran doté d’une arme nucléaire, je le pense depuis longtemps, c’est une très mauvaise perspective pour la région et pour le monde », a-t-il affirmé sur CNN.
    La Maison Blanche n’a pas souhaité faire de commentaire.
    Les commentaires de l’amiral Mullen franchissent un pas supplémentaire dans un contexte d’inquiétudes de la part des Etats-Unis et des alliés européens sur la possibilité que Téhéran parvienne à enrichir suffisamment d’uranium pour fabriquer une bombe nucléaire.
    La déclaration du chef d’état-major intervient après la publication d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui souligne que l’Iran a fait des avancées dans son processus d’enrichissement d’uranium.
    Selon l’AIEA, l’Iran dispose désormais de 1.010 kilos d’uranium faiblement enrichi issus de son centre de traitement de Natanz (centre). Si l’on en croit l’expert David Albright de l’institut ISIS à Washington cette quantité suffit, une fois convertie en uranium hautement enrichi, à fabriquer une bombe atomique.
    En revanche, les experts de l’agence onusienne estiment que 1.700 kilos d’uranium faiblement enrichi sont nécessaires pour procéder, après l’avoir hautement enrichi, à la fabrication d’une arme atomique.
    L’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a insisté sur le fait que le site de Natanz, par ailleurs étroitement surveillé par l’AIEA, ne permettait pas de produire d’uranium hautement enrichi.
    Le chef de l’AIEA Mohamed ElBaradei s’était récemment dit convaincu que l’Iran cherchait à acquérir la technologie permettant d’accéder à l’arme atomique, mais il s’était montré plus réservé sur la question de savoir si Téhéran voulait vraiment la fabriquer.
    Le gouvernement iranien vient d’annoncer qu’il comptait désormais 6.000 centrifugeuses procédant à l’enrichissement d’uranium.
    L’Iran fait l’objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, dont trois assorties de sanctions, à cause de son refus de suspendre son programme d’enrichissement.
    M. Gates a jugé dimanche que les Occidentaux disposaient encore « de temps » pour convaincre Téhéran.
    Il a estimé que la diplomatie avait de bonnes chances de réussite maintenant que les prix du pétrole avaient baissé, renforçant l’efficacité des sanctions économiques contre Téhéran qui reposent essentiellement sur le revenu pétrolier.
    Le conseil des gouverneurs de l’AIEA se réunit à partir de lundi à Vienne pour plancher à nouveau sur le dossier nucléaire iranien.
    Pour sa part, le président Barack Obama a dit rechercher un dialogue « soutenu et fondé sur des principes » avec l’Iran.
    http://www.romandie.com/ats/news/090301185859.wzk48a26.asp

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