Martin Malvy, tout à la fois porte-parole de l’Association des régions de France et Président PS de la Région Midi-Pyrénées – chère à Airbus – n’y va pas par quatre chemins. Il a comparé mardi à un « massacre à la tronçonneuse » les projets et mesures du gouvernement concernant les collectivités locales.
M. Malvy voit en effet dans la réforme de la fiscalité locale, dans le gel des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales et dans le projet de réforme de ces collectivités une volonté gouvernementale délibérée d’affaiblir les conseils régionaux et généraux.
Selon lui, il s’agit d' »un recul de la décentralisation« . Estimant que le tout fait partie d’une politique globale délibérée de « recentralisation, d’affaiblissement des collectivités territoriales« .
Il considère par ailleurs que les mesures envisagées vont « à l’encontre de tout ce qui se passe ailleurs en Europe ».
Rappelons qu’en conclusion de la 2e session de la conférence sur les déficits à l’Elysée, le chef de l’Etat a déclaré jeudi que « les transferts de l’Etat aux collectivités locales resteront désormais stables en valeur ». « Il est normal que l’Etat applique aux collectivités locales la règle qu’il adopte pour ses propres dépenses« , a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy, qualifiant cette décision de « mesure de responsabilisation collective« .
Selon le Président de l’ARF, le gel des dotations « va contraindre » les Régions « à une réduction drastique des investissements qu’elles réalisent et de leurs interventions économiques d’éducation, de formation ou encore dans le domaine des transports collectifs, sans oublier l’obligation dans laquelle elles vont se trouver de restreindre très fortement leur soutien aux communes« . Il affirme par ailleurs que « les Régions ne pourront plus accompagner l’Etat » et ne pourront « plus accompagner le développement« .
Martin Malvy a tenu par ailleurs à mettre en évidence que suite à la réforme des finances locales, les régions deviennent les seules collectivités à ne plus disposer de fiscalité propre.
Le gel des dotations de l’Etat devrait entraîné quant à lui une baisse des recettes malgré des dépenses obligatoires en hausse constante.
Rappelant que les collectivités locales portent 75% des investissements publics, le Président de Région a par ailleurs déclaré qu’il y a avait « un risque lourd, un risque grave que, pour répondre à une logique budgétaire, on casse en partie de faibles perspectives de reprise économique ».
A noter également que selon lui, le remplacement des 6.000 conseillers régionaux et généraux actuels par 3.000 conseillers territoriaux ne ferait que créer des « conseillers généraux de gros cantons ».
Précisons qu’afin d’éviter « les attaques sur le train de vie des élus », les élus de droite – très minoritaires – de la région Midi-Pyrénées ont semble-t-il eu une idée de génie : réduire la rémunération des membres du Conseil régional. A l’unanimité de ses membres, le groupe de la majorité présidentielle a en effet décidé jeudi 20 mai de proposer que l’ensemble des élus réduisent leurs rémunérations de 20% et que le budget de réception du conseil régional soit divisé par deux.
Une pilule dure à avaler …
Dans une région très encrée à gauche, le groupe UMP n’a pas eu froid aux yeux en proposant la suppression des véhicules de fonction (sauf celui du président de la Région), au nom de la solidarité et d’une gestion vertueuse de l’argent public … (! ….)
M. Malvy a quant à lui accusé son opposition « d’amuser le public avec des propositions démagogiques » alors qu’elle soutient au niveau national « l’irresponsabilité du bouclier fiscal qui prive la France de 5 milliards de recettes ».
Sources : AFP, Reuters
Bonjour,
La décentralisation atteint ses limites quand elle n’est pas maîtrisée.
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Cdt,
LC