Je vois à certaines remarques que des lecteurs ont tendance à généraliser leur expérience es logements à une situation nationale contrastée.
Or la bulle immobilière que nous venons de vivre n’avait aucune raison d’être.
Pourquoi ? Parce que le credo de base : « il manque de logements » est par définition faux.
Il manquait de logement PAR ENDROIT. Dans d’autre, la situation était tout à fait détendue. Et il n’ y avait donc pas lieu souvent ni d’augmenter les loyers, ni même de bâtir.
En effet, le marché français est contrasté. Il coexiste des marchés très tendus, ou la location est chère, rare, où même les taudis se louent (c’est même eux qui se louent le plus cher), et le locataire prend. Inutile de dire que ce sont les régions aussi, les plus chères à l’achat.
Mais, pour des raisons démographiques, le déséquilibre, n’est pas toujours dans ce sens. Moindre dynamisme de population, moindre activité économique, on a vite fait, à l’échelle de ce qui s’est fait dans les années 1960, de saturer un marché, et d’inverser la tendance.
Le sans confort se vide le premier, au dépend du marchand de sommeil, puis le mal placé, enfin.
Les propriétaires privés qui se trouvent sans locataires, un, deux, ou plus de mois, vont donc devoir réagir.
Il n’y a que 4 sortes de réactions possibles :
– se désengager : vendre, donner ou louer à titre gratuit (souvent à la famille, enfant et petits enfants),
– revoir la qualité du bien : si l’on possède l’immeuble, remembrer (destruction de l’offre, sur certaines villes, cela concerne plusieurs centaines ou milliers de logements), mais aussi, à chaque nouveau locataire, refaire tapisseries et peintures, faire les réparations, en bref, il faut du sans défaut.
– le classique : baisse de loyer, ou se garder de l’augmenter, ou renoncer à quelques loyers,
– investir dans le lourd : le moyen de chauffage. En effet, si c’est aussi une qualité de bien, dans les marchés détendus, l’appartement à chauffage électrique se loue mal. Et c’est une lourde charge que de le changer.
Mais on aura compris que le marché tendu est le marché de l’offre, et le marché détendu, celui de la demande. Avec chacun un caïd différend. Dans un cas le propriétaire cherche un rendement, dans l’autre, il se contente d’un rendement.
Qui peut être fort correct d’ailleurs, si le prix d’achat a été bien négocié.
Je vois une remarque pour moi 😉
Je suis « plus que » d’accord sur le fait que les marchés sont fortement contrastés et je le dis souvent quand je lis ici et là que l’immo baisse (ou baissera) de manière nationale et homogène.
Pour en revenir à nos moutons, un bailleur reste un bailleur. Tant qu’il n’a pas la corde autour du cou, il ne changera rien et fera donc les investissements nécessaires qu’au dernier moment (un peu comme EDF) sauf quelques exceptions.
autre remarque : le problème du chauffage, cette information est indisponible sur la moitié des annonces de PAP et de « seloger ». Il est même impossible de filtrer les annonces par rapport à ce critère.je doute donc de l’importance actuelle de cette information. cela va surement changer avec l’ouverture du marché et la libéralisation des prix. mais c’est vrai que c’est mon expérience perso très limitée 😉
disons que cela à un impact à partir du moment, où les apprts mettent plusieurs mois à se relouer : les gens visitent. Et voient : pas refait pas loué, electrique : pas loué, etc…Mais c’est sûr qu’avant d’en arriver là, il y a du chemin à faire. Mais c’est là plus vite que l’on croit.
Là au contraire les bailleurs le disent, car ils en ont marre de faire visiter…
Quand tu parle de marché tendu, il semble évident que la référence est Paris intra-muros.
Et pourtant les statistiques sont là, la population diminue régulièrement dans Paris, et on finit par se demander comment on se retrouve quand même dans cette situation ?
Tout est dans la psychologie de la peur et dans la désinformation. Les candidats-locataires ont peur de se retrouver à la rue et acceptent. Ils ont en général en face d’eux un propriétaire qui a l’air sûr de lui, même s’il ne dort pas la nuit à cause de ses dettes. Celui qui craque le premier perd, en général c’est le locataire ou l’acheteur.
Il y a 2 ans mon père avait une voiture d’occasion à vendre. Il demandait un prix raisonnable, la voiture était impeccable, faible kilométrage, etc. Mais suite à divers retards dans la livraison de sa nouvelle voiture, il a fallu vendre l’ancienne vite parce que le parking était résilié et qu’il partait en vacances pour 2 mois.
L’annonce a été passée le dimanche, il fallait en être débarrassé le vendredi au plus tard. Un acheteur de 25 ans s’est présenté le jeudi, l’a essayée, il a proposé 2500 euros au lieu des 2900 demandés. Mon père a dit « non » pour la forme. Moi, j’ai dit à mon père : « dis-lui OK pour 2500, il est sympa et quand on est jeune, on n’a pas de fric. » Bref, mon père – tout content mais faisant semblant de rechigner – a vendu sa voiture le lendemain pour 2500 euros.
En fait, il était décidé dès le début que même à 1500 euros, il l’a vendait parce qu’il n’avait pas envie de s’ennuyer. Mais cela, l’acheteur ne le savait pas ! Pour l’immo, c’est pareil, mais avec des montants multipliés par 100… Tout est psychologie, information et désinformation…
à jmdesp : je parles des marches tendus, dont paris intramuro est le plus grand. Mais j’y consacreais un article aussi.
à Lorenz : maquignon, va.