CPE : tension grandissante avant l’intervention de Chirac

F90098_5PARIS / SuissInfo A quelques heures de la première intervention de Jacques Chirac sur le contrat première embauche (CPE), la tension grandit en France. Les mises en garde se sont multipliées à l’intention du président qui doit s’adresser dans la soirée aux Français.

Selon des sources gouvernementales, le président s’est décidé en faveur d’une promulgation de la loi, quitte à attiser la colère de la rue. Pour maintenir la pression, les syndicats d’étudiants ont eux appelé à des rassemblements « sur les principales places des grandes villes de France » une demi-heure avant l’intervention de M. Chirac.

Les syndicats et l’opposition de gauche ont multiplié de leur côté les mises en garde sur un risque d’embrasement du conflit en cas de promulgation de la loi. Dix organisations de gauche, dont les partis socialiste et communiste, ont appelé « solennellement » M. Chirac à retirer le CPE avant l’ouverture de négociations.

« Les risques d’un engrenage, d’une confrontation » sont « immenses » et M. Chirac doit les « éviter », a déclaré le leader socialiste François Hollande.

« Le rôle d’un chef de l’Etat, c’est de faire la paix », a renchéri Ségolène Royal, favorite des sondages pour représenter la gauche à l’élection présidentielle de 2007.

En cas de promulgation, M. Chirac se rangerait résolument aux côtés du premier ministre Dominique de Villepin, l’un de ses fidèles. Le chef du gouvernement refuse toute concession de fond malgré l’imposante mobilisation des opposants au CPE et les violences ayant émaillé de nombreuses manifestations.

Matignon a fait savoir que Jacques Chirac et M. de Villepin qui a menacé de démissionner en cas de non promulgation de la loi, s’étaient réunis vendredi matin à l’Elysée « pour arrêter ensemble la position définitive du président de la République ».
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Les mises en garde sont aussi venues du parti au pouvoir, l’UMP, dirigé par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy qui a ouvertement critiqué la gestion du dossier par M. de Villepin. »

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Le Nouvel Observateur annonce ce soir que « les manifestations anti-CPE de mardi ont donné lieu à 928 interpellations dans toute la France: 629 personnes ont été appréhendées à Paris et 299 dans le reste du pays, a-t-on appris mercredi auprès de la police. »
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Dans la capitale, 156 des 629 interpellés ont été placées en garde à vue pour port d’arme par destination, dont des manches de pioche, des poings américains, des bombes lacrymogènes et des barres de fer, ainsi que pour vols avec violences, notamment de téléphones portables et d’appareils photo, selon la préfecture de police de Paris.
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« Une trentaine de voitures ont été incendiées sur l’ensemble du territoire, précisait-on de source policière. Une soixantaine de personnes ont été secourues dans la capitale par les sapeurs pompiers, parmi lesquelles un mineur de 16 ans qui s’est blessé en escaladant une grille, et un CRS qui présente un traumatisme facial après avoir essuyé un jet de projectile. »

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