« La perméabilité entre le marché de la vente et celui de la location est évident. Cependant, il ne faut pas généraliser le principe de la défaillance systémique, dès lors que l’on rentre en période de crise économique en général, pire si c’est une crise sectorielle. Il serait très étonnant que 100% des bailleurs de fond soient touchés. Comme durant toutes les crises, certains s’en tireront sans dommage, continuant à percevoir leurs loyers sans défaillance notoire. Me diriez-vous, quels pourraient être ces miraculés de la location? Ceux qui ont investis hors bulle, lorsque le marché immobilier était au plus bas, en centre ville, à proximité de toutes les commodités urbaines et dans des grandes villes (vraiment) attractives de province (c’est-à-dire sans l’artifice de programmes d’aménagement du territoire bidons). En toute objectivité, on ne peut pas comparer ces produits locatifs avec le Robien spéculatif de ces dernières années, véritable attrape nigauds pour décervelés nantis. L’investissement immobilier demeure une forme d’enrichissement traditionnel. Mais, il s’agit de « placement » à long terme, pas « d’investissement » à court terme. Pour bénéficier des fruits de son patrimoine, il faut entre 15 et 20 ans de patience, ce que n’on pas compris les gogos propriétaires de Robien. Les meilleurs produits se vendent donc hors flambée, sont construits en des endroits mûrement réfléchis par des promoteurs qui connaissent bien l’état du marché local… Donc, OUI au principe de « crise locative », mais avec des nuances. «
Je remercie troll des bois pour son avis construit et réfléchi (même si ce n’est pas mon avis).
Tout d’abord, étant donné les évolutions, et depuis le temps que je traine dans l’immobilier, je ne saurais même plus définir, ce qu’est « un bon endroit », permettant une gestion patrimoniale.
Ceux qui m’ont prévenu en premier des évolutions, ce sont surtout les propriétaires qui étaient dans cette gestion patrimoniale d’haleine longue. Si certains se sont engouffrés sans retenue dans la bulle, la plupart ont continué à gérer prudemment, heureux d’avoir gagné ce qu’ils avaient gagnés, sans se laisser griser.
Les commerces ont bougés de place, les centre-villes sont souvent désormais, des centres historiques, mais les vrais centres ont basculés ailleurs.
C’est facile à reconnaitre, peu de commerces de proximité, une population le jour, et pas à la tombée de la nuit, pour résumer, un lieu d’activité, souvent centre, mais centre politique : préfecture, administrations, écoles, mais rien d’autre…
Le pire, comme dégringolade que je vois en ce moment, c’est la dégringolade justement de petites villes non touchées par le phénomène Robien, ou monuments historiques.
Elles sont touchées par des glissements de populations vers d’autres lieux de vie, articulés sur d’autres centres économiques.
La ville à la campagne, avais-je écris dans un article, c’est cela. Loin de tout, et en pleine ville, des crises urbaines profondes et qui mettront un temps infini à se résorber, si elles se résorbent un jour, et dont la résorption passe par une intervention politique locale importante, longue et déterminée, elle même conditionnée par une baisse importante des prix…
Une partie de friggit à lire : dévalorisation et paupérisation des appartements par rapport aux maisons 1994-2002.
Bien sûr, 100 % des bailleurs ne seront pas touchés par de défaillances, mais ils devront subir une moindre rentabilité, par des revalorisations absentes, des vides, des négociations.
Vendredi 18 octobre 2008
L’immobilier est un vaste univers où plusieurs lois peuvent cohabiter simultanément, même si la loi la plus forte du moment règne proritairement. Autrement dit, la baisse à la location comme à la vente sera la loi principale. Mais, il survivra des micromarchés spécifiques. On en a pour preuve le segment de l’immobilier de luxe par exemple. Patrick Raymond me répond par la « petite ville ». Ai-je évoqué une taille, une dimension précise? D’autre part, il parle de « propriétaires qui se sont engouffrés sans retenue dans la bulle ». Ai-je évoqué la bulle immobilière ou au contraire « ceux qui ont investis hors bulle ». Pour être plus précis, j’évoque l’investisement locatif dans les centres villes de plus d’un millions d’habitants (le centre de Lyon par exemple), réalisés entre 1993 et 2002. Donc, pas de studio miteux à Bécon-les-Brullière, entre le café de la gare et le garage du canton avec vue sur le monument aux morts. Soyons sérieux! D’autre part, je devrais préciser que ces « veinards » de l’immobiler sont complétement propriétaires de leurs biens, n’ayant plus aucun prêt à rembourser. Il faut l’admettre, la crise va faire d’énormes dégâts chez les spéculateurs, surtout ceux qui ont fait confiance à des produits immobiliers construits n’importe où. Les reportages télévisuels ayant relatés ces situations sont suffisemment éloquents pour se passer de commentaire. Il en va de même des 100000 cas de prêts relais qui ont une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, sous prétexte d’un « coup de coeur » financé généreusement par une Banque, fusse-t-elle Postale. Car, même celle-ci ne fera pas de cadeau à ceux qui se sont aventurés dans l’achat d’un bien sans s’informer, les sirènes hurlant assez fort pour être entendues. Mais, il n’y a pas pire sourd qui ne veut entendre… Alerter, prévenir, donner les adresses des blogs il y a un an et demie (je ne ferais pas ici de publicité à l’un ou à l’autre), ne leur a pas ouvert les yeux. Tant pis! Le spectacle va être un long drame qui va s’égrainer pendant encore 15 mois, jusqu’au dénouement final. J’attends avec impatience (peut-être aussi avec une pointe de méchanceté) l’hallali. Ce sera la vengeance passive du locataire condamné (?) à vivre en cité de banlieue…
Non, troll des bois, je n’ai pas seulement parlé de tes propos. Mais j’ai souvent constaté que les crises immobilières commençaient d’abord dans la petite ville, plus vite saturée. Bien entendu, les marchés coexistent, tous ne sont pas au même niveau de maturité. Moi, même les propriétaires veinards que je rencontre et qui n’ont pas de traites traitres sur le dos disent souvent être en position de baisse très nette de rentabilité. Alors les autres…
Salut Trol des bois,
d’ou tiens tu les 15 mois avant le dénouement ?
Entre nous, le difference entre colére et méchanceté et énorme.Est ce que tu enttends par méchanceté la colére qui prends forme. Le reste du texte et excellent. C’est presque un rap ou un slam au choix.
Avant d’acheter il est urgent d’attendre!
Les gens qui achètent maintenant sont soit très mal informés soit ils n’y connaissent rien en immobilier et sont les dernières proies des promoteurs et agents immo.
Les pigeons se font de plus en plus rares.
Demandez donc aux agents immo et aux promoteurs qui nous poussent à acheter maintenant si eux-même achètent en ce moment. ah ah ah!!!
Bien-sûr que non. En tant qu’ancien investisseur immo je peux vous dire que les investisseurs ont déjà revendu avant 2006 et se sont bien retirés du marché.
La pire des erreurs est d’acheter maintenant, puisque la chute est réellement engagée et pour très longtemps (je prévois en toute lucidité du -50% sur 3 ans). Récession , chômage en perspective et crise financière qui va se poursuivre très longtemps.
De plus l’offre de logements est historiquement haute (plus de 1 200 000 rien que sur seloger.com/ 400 000 relevé 1 an auparavant). Et la demande a bien faibli surtout celle encore solvable avec les taux d’intérêt d’emprunt élevés actuels et les banques qui refusent le crédit. Ceux qui ont l’argent comptant peuvent faire leurs prix.
Pour preuve les centaines de milliers d’appart neufs ne trouvant pas acquéreurs.
chiffre INSEE. environ 300 000 nouveaux ménages par an en france et 400 000 nouveaux logements construits/an.
Surproduction de logements et stocks énorme invendu.
L’histoire de la pénuerie de logement qu’ils osent encore sortir c’est vraiment de l’intox.Je n’ai jamais autant vu d’apparts et de maisons à vendre même dans le plus petits des patelins.
Renseignez vous auprès des vendeurs et ils vous diront » en 6 mois j’ai eu 2 visites et pas de propositions ». Et bien ça c’est belle et bien la situation actuelle réelle.
Ils manque de logements sociaux seulement, il faut bien vous le dire.
Vous ne pourrez plus dire je ne savais pas.
Patrick, les 15 mois en question correspondent au délais restant à un collègue avant de connaître les problèmes financiers consécutifs à la prise d’un prêt-relais à la Banque Postale en janvier de cette année (durée totale : 24 mois). Quand on est le seul locataire au milieu de propriétaires, lesquels vous parlent avec amphase de leur merveilleuse acquisition « coup de coeur », on doit rester bon public, admirer leur sagacité à négocier, leur perspicacité à faire un choix judicieux, celui qui s’offre à vous une fois dans la vie! Or, quand on suit depuis de longs mois, voire plusieurs années, les discours de mise en garde émis par des observateurs indépendants comme ici, on ne peut pas s’empêcher d’esquisser un rictus. Le dénouement sera une question de destinée. Un cas parmi d’autres cas… Echec ou sauvetage in extremis? La réponse dépend d’un gogo, un quidam inconnu, plus nul que mon collègue, qui lui achetera son appartement au prix de vente actuel et avant que le couperet ne tombe dans 15 mois. En tout cas, le collègue fait long feu de ses péripéties de vendeur et de ses impressions de nouveau propriétaire. Pourtant, il devrait péter le fuego avec sa baraque « coup de coeur » sans travaux…