Au moment où les prix baissent, où les taux baissent (sans que les banques relâchent leur sélectivité mais tout de même), où Nicolas Sarkozy double le PTZ dans le neuf, hé bien ce que vous allez gagner d’un côté, vous allez le perdre de l’autre. La taxe foncière va augmenter de 20 % environ ces trois prochaines en raison d’un effondrement des recettes des collectivités : « Les collectivités locales vont être obligées de recourir à une majoration de leur fiscalité pour couvrir leurs pertes de recettes fiscales et leurs dépenses liées à la crise et à la décentralisation » selon le président de l’UNPI.
De quoi inciter encore moins les particuliers à investir pour mettre en location alors que les besoins sont là et que le gouvernement veut que les français…investissent. Les charges vont continuer à exploser parce que le gouvernement se désengage, en donnant, à retardement et indirectement, un coup au secteur de l’immobilier. Je ne sais plus qui disait que le principal impôt ne serait plus à terme l’impôt sur les revenus mais l’impôt foncier, il avait raison !
AFP : « Immobilier: les propriétaires-bailleurs prédisent une « explosion » des taxes foncières«
TERRITOIRE EN COLLECTIF
Pour rebondir sur cet article consacré à l’augmentation annoncée de la taxe foncière, il faut préciser que les collectivités territoriales sont prises entre le mateau des réformes et l’enclume de la conjoncture. En effet, les 36783 communes, les 99 départements et les 26 régions françaises doivent assumer une gestion de plus en plus lourde des transferts de compétence décidés par les lois de 1982, que vient compromettre l’étiolement annoncé de leurs ressources fiscales. En effet, les CT doivent actuellement recruter davantage de personnels pour répondre à l’augmentation des besoins en services publics de la population (traitement des déchets, personnes âgées, enfance, aides sociales) et renouveler ses contingents face au baby krack. Tout ceci provoque une augmentation de la masse salariale qui représente, peu ou prou, 50% du budget annuel des collectivités. C’est d’autant plus préoccupant que les fonctionnaires territoriaux sont des actifs dont le pouvoir d’achat n’a guère plus progressé que ceux du secteur privé (par rapport à l’augmentation du prix de l’immobilier). Si demain l’Etat choisit de pratiquer l’inflation sur les salaires, gageons que cette stratégie financière aura des répercutions sur le traitement des agents… D’autre part, il était évident que la crise de l’immobilier allait avoir des conséquences sur la manne fiscale. Or, certaines communes ne disposent que de l’impôt foncier pour alimenter leur budget de fonctionnement et d’investissement. Ce sont principalement des communes fortement résidentielles, disposant de très peu de commerces et d’entreprises. Lorsque l’on sait que rares sont les communes moyennes qui ne soient pas endettées, on les voit mal opter pour un alourdissement de l’emprunt… Elles devront donc rogner sur les recrutements, l’adaptation du service public et la modernisation de ses infrastructures. Bref, se désendetter par l’austérité comptable. La principale conséquence sera une offre de services aux administrés moins performante, donc une source de mécontentement de la population. Or, en période de crise, de remontée du chômage, les fonctionnaires sont souvent pris pour cible, se voyant montrer du doigt en raison de leur statut. Bref, parce que l’argent est le nerf de toute activité humaine, que l’Etat est un pourvoyeur d’initiatives coûteuses (pas toujours efficaces), le rôle de relais institutionnel dévolu aux collectivités territoriales risque de pâtir de la conjoncture, provoquant un affaiblissement général de l’Etat républicain.
J’ai une explication un peu différente :
– l’état ne se désengage pas, puisque sa contribution à augmenté de 10% en 8 ans.
– les collectivités locales, ou plutôt ses dirigeants, sont élus et réélus grâce au clientélisme : quelques aides bien ciblées par-ci, deux ou trois emplois dans les services techniques, par-là, et un saupoudrage d’aides à une foultitude d’associations qui ramènent des voix aux élections. Et si on ne paye plus tous ces gens, que croyez-vous qu’il adviendra ?
@adnstep :
Fonctionnaire dans une CT je peux confirmer qu’il y a des abus. Les plus nombreux et criants sont liés au recrutement de contractuels autour de l’élu (cabinet). Ils sont bien mieux payés que les fonctionnaires y compris de catégorie A sans aucune obligation de diplome ou concours. L’important étant plutôt dans ces milieux là d’avoir la carte du parti et de s’applatir révérencieusement devant tout élu… S’il y a moins d’argent je ne suis pas sûr que ce soit ces gens qui seront touchés en premier lieu.
@Troll des bois :
La politique au sein de ma collectivité est claire : plus de recrutements, les remplacement d’agents partis sont étudiés au cas par cas. La baisse des recettes liées aux transactions immobilières n’est pas catastrophique, ce qui l’est c’est la diminution du jour au lendemain de certaines dotations de l’état et les répercutions de l’augmentation des taux d’intérêt (je me demande s’il n’y a pas du taux variable dans nos emprunts…). L’inquiétude est certaine, la faillite pour nous n’existant pas, la déconfiture de notre collectivité prendrait la forme d’une mise sous tutelle de l’état.
les collectivites sont gerees par des incompétents recrutés a la tombola qui ne se soucient guère de l’argent qu’ils doivent gérer. Tous ceci ne risque pas de mal les faire dormir.
et comme on dit « c’est la faute a pas de chance »
je leur envoie mon cv bientot. Moi aussi j ai besoin de me la couler douce.
@+
@CYanes. mobilisons nous
Peut-on encore éviter un krach de l’immobilier ?
Débat en direct avec Michel Mouillard, professeur d’économie à Paris X-Nanterre, mardi 9 décembre 2008 à 14 h 30
Tous avec Michel, soutenons le et son retournage de veste aves l’atterisage en douceur »
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