Une résidence neuve, cela à quelque chose d’angoissant pour les premiers arrivants. Il fait nuit sur le trajet maison-boulot, trajet où les résidences ont fleuri ces derniers temps. Beaucoup de panneaux à louer, quelques occupants (locataires ? propriétaires ?) identifiés aux lumières à travers les fenêtres et la bizarre sensation pour eux d’être seuls en attendant les autres. Peu ou pas de bruits, l’isolation acoustique attendra avant de se faire tester, des places de parking inoccupées tout comme les boîtes aux lettres non étiquetées sans oublier ce côté si neuf qui donne un aspect chirurgical, et l’odeur. On aimerait croiser du monde, se rassurer et se dire que s’il nous arrive quelque chose on nous entendra, on pourra nous aider.
Alors, par dépit, on laisse les lumières, les seules de la résidence, histoire de prouver au monde que l’on existe, qu’il y a de la vie, en attirer d’autres. Le locataire se dira qu’il a vraiment de la chance d’être dans une résidence toute neuve, l’une des preuves étant l’inoccupation de nombreux appartements. Le propriétaire occupant s’inquiètera en se demandant pourquoi si peu de monde et pourquoi autant de locataires dans ce « si peu de monde ». Les locataires, à la différence des propriétaires, ça ne respecte rien, il paraît
Un décor parfait pour les films d’horreur.
Allez, on se lance dans le cinema.
J’ai une superbe idée de scénario ; j’ose pas en dire plus avec les ST(agiaires) psy-RG et autres waccsas qui rodent dans les parages.
Mais l’idée est sérieuse.
Oui, les habitants se feraient dévorer par des monstres gluants qui vivent dans les tas de graviers, ou aspirés à travers les flaques de boue dans une dimension parallèle où on organise des combats du cirques où se battent des AI et des banquiers. Alors là ils pourraient, genre, sauver le banquier, être aspirés dans un grand tourbillon qui les ramène dans notre dimension et être récompensés par une ristourne de 0,08 % sur le taux d’assurance de leur crédit sur 35 ans.
Cela fait penser au début des ZUP dans les années 60-70 qui sont si décriées aujourd’hui vu ce qu’elles sont devenues (leur construction à l’époque était pourtant bien plus justifiée que les « zones De Robien » d’aujourd’hui !)
Espérons pour les propriétaires de ces appartements que toutes ces résidences ne subissent pas le même sort que celles de Clichy-sous-Bois par exemple… (résidences qui furent construites en théorie pour les jeunes cadres des 70’s)
Une amie, qui travaille dans l’aménagement du territoire, m’a dit il y a un moment que tout ce qu’il ne fallait pas faire (culs de sacs, enclavement etc) avait été fait dans les lotissements. Je suis persuadé qu’il s’agit des cités à problèmes du futur, allez, dans vingt ans grand maximum.
Si vous avez vu « Buffet Froid » de Bertrand Blier. Ambiance glauque de stations de RER désertes, de tours inhabitées, de rodeurs… La cité de la peur !
Je ne me souviens pas d’avoir vu ce film. En revanche, dans le genre ZUP glauque, il y a le début des « Valseuses » aussi (Bertrand Blier devait vraiment aimer ce genre de quartier !)… Tourné dans la ZUP de Valence.
Il va y avoir beaucoup de décors de films glauques ces prochaines années. Je verrai bien un tournage en Seine-et-Marne à Chelles ou à Val d’Europe, il y a plein de futurs quartiers fantômes là-bas !