Nouvelle crise de l’immobilier.

Images_3 On peut compter les crises immobilières. Elles sont nombreuses. Mais sur les 40 dernières années, on peut en recenser 3 grandes.
La première c’est la crise de l’immobilier industriel.
La seconde, c’est la crise de l’immobilier d’habitation,
et celle qui murit, la crise de l’immobilier commerciale.
Aucune de ces trois crises n’a eu d’origine immobilière.
La première c’est le libre échange qui l’a crée, la seconde, c’est que, devant la paralysie causée par le libre échange, il fallait bien une activité non délocalisable, la troisième, l’endettement des ménages, pour continuer à faire tourner la machine a permis son développement.
Aujourd’hui, il est clair que cette « civilisation du Mall » est malade, voir en stade terminal.

C’était, en effet, fini ces petits commerces, au pied des immeubles, près des gens.
Les sites industriels se sont vidés, on les a retaillé, réhabilité, reconstruit. Dans les séries américaines, les vieilles usines servent de lieux de règlement de compte et de trafics.
Le confort décevant des vieux quartiers a fait fuir les populations plus jeunes, le non entretien, la vétusté a fini le travail.
On a construit ailleurs. De temps en temps survenait une purge. De plus en plus violente et plus longue à guérir à chaque fois.
Mais la « civilisation du Mall » finit alors que les derniers sites sont en construction.
Casino « retaille » ses magasins. Il faut le voir comme la tentative de sauver la rentabilité. Cela veut dire aussi que la question se posait de manière grave.
La nature a horreur du vide. Les zones de non droit, les squats se mettent à proliférer.
Certaines situations géographiques, plus excentrées résistent paradoxalement mieux : les frais de bâtis sont anciens et amortis, même si les structures sont vieillies.

En même temps, un recalibrage des villes semble se pointer à l’horizon. La sempiternelle affirmation qu’il manque de logement va faire créer des logements pour pauvres. C’est déjà commencé, et déjà lucratif.

Vendredi 23 janvier 2009

(6 commentaires)

  1. « Aucune de ces trois crises n’a eu d’origine immobilière.
    La première c’est le libre échange qui l’a crée »
    Il me semble pourtant évident que la variation du taux directeur de la Fed (qui est descendu jusqu’à 1% et remonté à 5,25% deux ans après!) est une cause tout à fait majeure de la bulle immobilière et de son éclatement.
    Comment voulez-vous que l’économie soit stable quand son système monétaire est géré par une institution indépendante se permettant de telles manipulations ?
    Même chose en ce qui concerne le Community Reinvestment Act incitant les banques à prêter à des ménages insolvables.
    Bref, pour pouvoir affirmer que le libre échange est responsable, il faut déjà démontrer que les points que j’ai relevé n’ont joué aucun rôle négatif, sans quoi le raisonnement est faux.

  2. à florent : ce que vous relevez c’est l’épiphénomène terminal. Je parle de la tendance de fodn, bien plus vieille. Je suis dans le temps long, vous êtes dans le temps court.
    Les crises de l’immobilier durent depuis 35 ans.

  3. J’entends votre point.
    Pourriez-vous citer une crise immobilière qui n’aurait pas eu de causes manifestes autres que celles du libre échange ?

  4. Bien sûr, toutes les crises ont des déclencheurs « autres », mais pour celles dont j’ai souvenir (3), on revient toujours à la donnée de base, la désolvabilisation globale.
    A chaque fois, les mots sont les mêmes, « c’est trop cher ». Et le toujours trop cher, c’est toujours par rapport aux revenus.
    Les relances de la fin des années 1980 et 2000 s’appuyaient aussi sur du crédit, des sucettes fiscales et des baisses de taux. L’élèment déclencheur de la crise (je pense à l’invasion du koweit) n’a été QUE l’occasion de prendre conscience du caractère explosif de la situation et un retour à un peu de bon sens.

  5. Nous sommes donc bien d’accord sur le fait que quel que soit le déclencheur des crises, celles-ci ne surviennent que suite à une situation de relance causée par des éléments extérieurs au marché (sucettes fiscales, etc.).
    C’est pour cette raison que c’est se tromper de cible que de blâmer le libre échange, puisque subventions et autres changements de taux vont à l’encontre d’un marché libre.

  6. non, c’est une conséquence. L’échec économique immédiat du libre échange est à l’origine de ces relances d’etat.

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