La sixième banque au monde, l’UBS (Union des Banques Suisses), et la plus grosse entreprise mondiale de gestion de patrimoine (wealth managment), « vient de rompre tout lien commercial avec ses clients établis en Iran« , a annoncé le porte-parole du groupe, Serge Steiner, et cette information, communiquée par l’agence Reuters, a été relayée par la presse.
Il n’a pas voulu établir de lien avec entre ces événements et la crise du nucléaire iranien, et a précisé que « cette décision n’était pas motivée par des considérations politiques mais uniquement par des considérations financières », et que la volonté d’UBS de rompre avec ses clients iraniens « avait été motivée par l’incertitude liée aux questions réglementaires et de sécurité, questions dont le coût pourrait ne pas être compensé par les profits tirés des relations commerciales avec l’Iran ».
Notre confrère Swissinfo.org a rappelé que « l’UBS évalue régulièrement sur la base de ses directives internes les pays où elle est active. Elle est arrivée à la conclusion que le marché iranien n’était plus intéressant. »
Cette annonce de la banque est intervenue deux jours après que certains responsables iraniens aient annoncé le retrait de leurs avoirs financiers déposés dans les pays qui pourraient appliquer d’éventuelles sanctions économiques internationales à l’encontre de Téhéran.
Les avoirs des clients iraniens des banques suisses représentent au total 1,4 milliard de francs suisses (environ 906 millions d’euros) selon les données de la banque centrale. La majeure partie de ces fonds est confiée aux deux principales banques de la Confédération, l’UBS et le Crédit Suisse.
Un autre source a ajouté que les clients syriens étaient en train d’être remerciés par la discrète banque helvétique. Qui n’a ni confirmé, ni infirmé l’affirmation de cette source proche du groupe et anonyme.
Aujourd’hui dimanche, le ministère iranien des Affaires étrangères a démenti tout transfert de fonds, contredisant ainsi des propos antérieurs du gouverneur de la Banque centrale iranienne, Ebrahim Sheibani. Une rumeur persistante voudrait que les iraniens aient transféré l’essentiel des avoirs qu’ils détenaient dans les pays susceptibles d’appliquer des sanctions à leur encontre vers l’Asie de Sud-Est.
La décision de l’UBS, décrite par le groupe comme procédant « d’un simple souci de gestion », présente tout de même un fort caractère politique, et suscite déjà une vive polémique, voire quelques inquiétudes, un peu partout dans le monde. Pourtant, la crainte d’un conflit avec l’Iran semble largement injustifiée. La démarche de la banque helvétique pourrait cependant prouver que le profil de ses clients a changé depuis 10-15 ans.
Ce n’est un secret pour personne que les banques suisses ont de gros clients originaires des pays arabes, et une partie de leurs plus gros comptes abriteraient les fameux pétrodollars. Il semblerait pourtant, que ce qui était vrai dans les années 70 et 80, ne le soit plus – ou bien moins – depuis les années 90, et moins encore depuis le changement de millénaire.
Le groupe réalise une part importante et croissante de ses activités aux Etats-Unis et plus généralement en Amérique du nord. Les plus gros clients de l’UBS pourraient être aujourd’hui américains, mais également russes ou asiatiques. D’éventuels retraits massifs effectués par d’autres clients arabes en rétorsion, pourraient ne pas affecter outre mesure la première banque suisse.
Enfin, la Confédération helvétique pourrait également vouloir « soigner » ses relations avec l’Amérique, qui durcit chaque jour davantage son ton à l’endroit de l’Iran.
A la bourse de Zürich le titre a reculé de 1,12% au cours de la semaine qui vient de s’achever.
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Très bien !
Excusez-moi Monsieur ou Madame, mais je ne parle pas votre langue, et Dieu sait que ma cervelle les collectionne. Pourriez-vous traduire votre commentaire afin que nous en profitions tous ?
D’avance merci, M