Le suspens toucherait-il à sa fin ? Le porte-parole du ministère du Pétrole irakien a affirmé dimanche que l’Irak rendrait public le 29 ou 30 juin prochain les noms des compagnies qui ont remporté des contrats d’exploitation des champs pétroliers en Irak.
Information confirmée mercredi par le gouvernement de Bagdad, précisant qu’il dévoilerait à la fin du mois les noms des heureux « élus » choisis pour exploiter six grands champs pétroliers et deux champs gaziers.
Ces compagnies travailleront selon des contrats de services mis en place pour la première fois en Irak. Précisons que si le nombre de « prétendants » à la fabuleuse part du gâteau s’établissait dans un premier temps à 120 sociétés, 35 sociétés pétrolières avaient été pré-sélectionnées en juin 2008.
Parmi elles : la totalité des majors et quelques compagnies d’Etat d’une ampleur conséquente.
Depuis, le ministère du Pétrole a reporté à plusieurs reprises l’annonce de la liste définitive. Le ministre Hussein Chahristani a été accusé par des parlementaires d’avoir par sa « mauvaise gestion » fait perdre 10 milliards de dollars au budget de l’Etat, alors que les besoins liés à la reconstruction sont immenses.
« Les contrats se feront selon la loi irakienne, le pétrole restera sous le contrôle des Irakiens. Nous donnerons l’opportunité aux Irakiens d’y travailler et ils bénéficieront de programmes de formation. Les compagnies devront payer des impôts sur leurs revenus », tient à préciser le gouvernement.
Bagdad souhaite signer des contrats de service rémunérant les compagnies pétrolières au baril extrait, le partage des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources n’étant plus la priorité.
Une position opposée aux pratiques « en vigueur » au Kurdistan, le gouvernement de la région versant12% des profits aux compagnies qui exploitent le pétrole.
Concernant les contrats signés par le gouvernement autonome kurde, le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh a souligné mercredi qu’ils devaient être approuvés par le gouvernement fédéral » et qu’ils n’étaient « pas pour le moment complètement légaux. » Il a cependant noté que les exportations à partir de cette région « étaient un pas dans la bonne direction ». Rappelons que le Kurdistan irakien a commencé le 1er juin à exporter du pétrole pour la première fois de son histoire, acceptant de reverser les bénéfices au gouvernement fédéral
Les champs pétroliers concernés sont essentiellement dans la province de Bassorah, dans le sud du pays (Rumaila, West Wurna Phase I et Zubair). Mais aussi dans le nord à Kirkouk (Kirkouk et Bai Hassan) et Missan (sud). Les champs gaziers sont Akkas, dans la province d’Al-Anbar (ouest), et Mansuriya, dans celle de Diyala. .
Alors qu’en avril dernier un vice-président irakien avait affirmé que Total avait de « très bonnes chances » d’être retenu, son patron, Christophe de Margerie, a rencontré mercredi à Bagdad le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
A l’occasion de cette rencontre avec le directeur général de Total, ce dernier a par ailleurs affirmé que Bagdad appréciait « les gros efforts de la France pour aider l’Irak« . Selon l’ambassadeur d’Irak à Paris, Mowaffak Abboud, les deux champs pétroliers visés par Total ont un potentiel de production cumulée de plus d’un million de barils de brut par jour pendant 14 ans.
Précisons que l’Irak possède les troisièmes réserves du monde avec 115 milliards de barils, derrière l’Arabie saoudite et l’Iran. Le pays produit actuellement 2,2 millions de barils par jour mais éprouve quelques difficultés à augmenter sa production. L’objectif affiché est d’atteindre six millions d’ici quelques années.
Alors que la presse anglo-saxonne laissait entendre que le « renfort » militaire français en Afghanistan ne serait « que » la contrepartie d’un soutien américain pour l’obtention de contrats pétroliers en Irak, le patron de Total, Christophe de Margerie avait affirmé en septembre dernier, dans un entretien au Figaro, que le groupe pétrolier français discutait avec le gouvernement irakien pour revenir en Irak « de manière durable ».
A l’occasion du XIXe Congrès mondial du pétrole, M. de Margerie avait d’ores et déjà indiqué le 1er juillet 2008 qu’il était sur le point de signer un contrat de services en Irak.
C’est dans ce contexte qu’au premier jour de leur visite de trois jours, le vice-président et d’autres responsables irakiens ont déclaré mardi souhaiter attirer des investissements français dans le secteur pétrolier de leur pays.
« Total a fait montre de sa volonté de travailler en Irak, en particulier dans le développement en amont des champs de gaz et de pétrole« , a par ailleurs précisé un conseiller gouvernemental et ancien ministre du pétrole, Thamer al-Ghadban.
Ce responsable a confirmé que Total, en partenariat avec la major américaine Chevron, avait été sollicité pour être candidat au développement de l’un des gisements les plus prometteurs du sud de l’Irak. « Total, en partenariat avec Chevron, a été sollicité pour concourir directement pour le gisement de Nahr Bin Oumar« , a-t-il ainsi affirmé. Le consortium franco-américain sera en concurrence avec les autres candidats, comme le norvégien StatoilHydro, a-t-il précisé.
Si le montant des investissements nécessaires pour ce champ n’a pas été fixé, un chiffre de 15 milliards de dollars a d’ores et déjà été évoqué.
En août 2007 l