Le titre Google s’envole, dopé par sa nouvelle directrice financière Ruth Porat

L’action Google s’est littéralement envolée vendredi, gagnant plus de 65 milliards de dollars de valeur en une seule séance à la Bourse de Wall Street. Le titre a ainsi battu un record détenu auparavant par son concurrent Apple. Lequel avait dégagé 46 milliards de dollars en une seule séance en avril 2012.

Un gain aussi élevé n’avait pas encore été enregistré pour une société américaine.

Les raisons de ce succès ? L’annonce faite par la nouvelle directrice financière Ruth Porat de sa volonté de mieux maîtriser les dépenses, assortie de la publication de résultats meilleurs que prévu grâce notamment à la filiale YouTube, spécialisée dans les vidéos en ligne.

L’action du groupe internet américain s’est envolée de plus de 12% dès jeudi soir dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street. Le groupe a annoncé peu après la fin de la séance un bénéfice net de 3,4 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, en hausse de 2% en valeur glissante annuelle, pour un chiffre d’affaires progressant de 11% à 17,7 milliards.

Après déduction de certains éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à 3,9 milliards et le bénéfice par action a dépassé de 28 cents les attentes des analystes à 6,99 dollars.

Rappelons que Ruth Porat a pris ses fonctions chez Google fin mai après avoir été débauchée de la banque d’affaires new-yorkaise Morgan Stanley. Selon elle, ces résultats « solides » sont le reflet « d’une croissance à travers tous les produits », en particulier dans la recherche, notamment mobile, ainsi que d’une « discipline dans les dépenses opérationnelles ».

Les dépenses et coûts opérationnels totaux du groupe n’ont progressé que de 10%, un ralentissement après une hausse de 13% au premier trimestre et de 22% au quatrième trimestre.

La direction de Google a aussi mis en avant les bonnes performances de YouTube, lequel avec plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde est considéré comme l’un de ses plus importants vecteurs de croissance.

Le temps que les internautes passent sur le site de vidéo est en hausse de 60% sur un an, ce qui correspond au rythme le plus élevé enregistré en deux ans. Et les durées de visionnage de vidéos depuis un appareil mobile ont pour leur part plus que doublé pour dépasser 40 minutes en moyenne par session.

Un phénomène qui rend le site plus attrayant pour les annonceurs: ils sont 40% de plus que l’an dernier à y diffuser des spots vidéo. Google affiche désormais son ambition d’attirer « de plus larges budgets » publicitaires vers sa filiale.

Alors que la société a multiplié ces dernières années les projets pour le moins futuristes aux retombées incertaines dans des domaines éloignés de son coeur de métier (véhicule autonome, robotique, lunettes connectées…), Ruth Porat a parlé d’une poursuite du développement de nouvelles activités, mais « en faisant très attention à l’allocation des ressources » qu’elle entend « prioriser ».

« Nos produits à un stade précoce comme la fibre optique, les sciences de la vie (via le financement d’une entreprise consacrée à la santé, Calico, et un partenariat avec des scientifiques dans la recherche génomique) et Nest (société spécialisée dans les alarmes et thermostats connectés servent de sources de revenus à long terme », a par ailleurs assuré la directrice financière. Laquelle a déclaré viser pour ces domaines « une gouvernance stricte pour garantir que les ressources pour eux sont appropriées ».

Au final vendredi, l’action aura clôturé à un plus haut historique, s’échangeant à 699,92 dollars, ce qui représente un bond de 16,26% par rapport à la veille.

La valorisation de l’ensemble du groupe s’élève désormais à 468,3 milliards de dollars. Un niveau tout de même inférieur à celle de la marque à la pomme qui demeure largement en tête en matière de capitalisation totale (746,7 milliards vendredi soir).

Selon l’agence Bloomberg, la séance boursière a parallèlement permis à ses cofondateurs, Larry Page et Sergey Brin, d’accroître leur fortune personnelle de plus de 4 milliards de dollars.

D’après le Bloomberg Billionaires Index, MM. Page et Brin ont ainsi vu leur fortune grimper de 24%, cette année, à quelque 7 milliards de dollars chacun. Celle du président du conseil d’administration Eric Schmidt a pour sa part augmenté de 22% à 10,1 milliards de dollars.
Sources : AFP, Bloomberg

Elisabeth Studer – 18 juillet 2015 – www.leblogfinance.com

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