Algérie / pétrole : rupture du contrat entre Technip et Sonatrach

Camouflet pour François Hollande ! A peine a-t-il tourné les talons du sol d’Alger que le groupe algérien Sonatrach vient d’annonce qu’il résiliait un contrat d’un milliard de dollars (880 millions d’euros) conclu en 2010  avec le groupe d’ingénierie français Technip.

C’est en effet ce qu’a indiqué dimanche une source du ministère algérien de l’Energie, ajoutant que le contrat a été résilié début juin, après plusieurs mises en demeure. Des propos qui confirment une information du quotidien algérien El Watan. Selon la source émanant du ministère, Technip n’aurait pas respecté les termes du contrat.

Rappelons qu’en décembre 2010, Technip avait remporté un contrat pour la réhabilitation de la raffinerie de Sidi Arcine, dans la banlieue sud-est d’Alger. D’une durée de 38 mois et d’un montant d’environ 963 millions de dollars hors taxes, il prévoyait que le groupe français réhabilite en partie l’installation en vue d’accroître de 35% sa capacité de production et lui permettre de produire des carburants aux normes internationales, si l’on en croit Sonatrach. Construite en 1964, la raffinerie de Sidi Arcine produit 2.700.000 tonnes de pétrole par an.

Si l’on en croit El Watan, « Sonatrach vient de rompre unilatéralement le contrat la liant à la société française Technip », chargée de la modernisation et de l’augmentation des capacités de la raffinerie de Sidi Arcine près d’Alger.

Selon le journal algérien, une fois le contrat signé, Technip s’est aperçu que les canalisations devaient être totalement refaites, et non juste réhabilitées. Une différence de taille qui a été la source d’une bataille de procédures entre Sonatrach et le groupe.

«L’option choisie par Sonatrach, qui consiste à garder l’ancienne raffinerie et la connecter à la nouvelle, n’a pas été acceptée par Technip, qui craint une explosion», signale ainsi une source proche du dossier. Le groupe français détiendrait en effet des éléments permettant d’affirmer que l’épaisseur des canalisations de l’ancienne raffinerie n’est que de quelques millimètres, l’usage intensif et la corrosion ayant eu raison du métal.

Elément le plus souvent omis par la presse française, c’est selon El Watan, que «le projet ne faisait pas l’unanimité parmi les cadres de Sonatrach pour des raisons de sécurité ». Le journal algérien rapporte ainsi que Technip, qui n’ignorait pas la nature du sol dans cette partie du pays, n’admettait pourtant pas exemple, que le CTC vienne lui demander d’adapter ou d’actualiser ses plans conformément au règlement parasismique algérien. Lequel CTC aurait pourtant mobilisé ses ingénieurs pour accélérer la procédure d’approbation des plans.

Autre élément notable : le projet a connu dès son lancement un retard de 8 mois dû à l’expropriation d’exploitations agricoles. Les conditions de réalisation se sont par ailleurs révélées difficiles, particulièrement en période hivernale.

C’est dans ce contexte que le dossier aurait été transmis à l’arbitrage international. Selon une autre source au ministère de l’Energie, Sonatrach va demander des dédommagements équivalent au montant du contrat, révisé à la hausse, soit 1,5 milliard de dollars.

Les travaux sont à l’arrêt depuis l’annonce, début mai, de la décision de résilier le contrat entre le groupe pétrolier algérien et la multinationale française. Depuis lors, des sit-in ont été observés par les travailleurs de Technip à l’intérieur de la raffinerie. Des négociations avaient été engagées avec l’employeur pour indemniser les 200 employés qui se sont retrouvés au chômage.

Selon un des leurs, les « responsables de Technip ont proposé une indemnisation au cas par cas, proportionnelle au nombre de mois travaillés », les employés exigeant quant à eux un plafonnement pour tout le monde. Tout en réfutant les rumeurs selon lesquelles Sonatrach aurait proposé des contrats aux employés licenciés. Il réagissait ainsi à des informations laissant entendre que l’option de «reprendre» les sous-traitants étrangers était privilégiée et qu’un PDG d’un bureau d’études indien, EIL, était attendu à Alger.

En dehors du coût social, le projet cause un préjudice important au pétrolier algérien. Le budget initial de 67,9 milliards de dinars (908 millions de dollars) a été revu à la hausse et le délai initial, qui était de 40 mois, devrait passer à 52 mois. «La dernière réunion entre Sonatrach et Technip a été houleuse, elle a été tenue en présence d’un huissier de justice», a par ailleurs affirmé une source au ministère de l’Energie.

Sources : AFP, El Watan

Elisabeth Studer – 21 juin 2015 – www.leblogfinance.com

(19 commentaires)

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