Grèce : la récession 2012 deux fois plus importante que prévue

La Grèce est loin d’être sortie de l’auberge … Le pays s’attend pour 2012 à une récession deux fois supérieure aux prévisions initiales.

Athènes table en effet désormais sur un recul de 6,7% du PIB, alors qu’il y a deux mois, la banque de Grèce s’attendait à une régression de 4,5%, le vote du budget de l’Etat prenant pour sa part comme postulat de base une baisse de 2,8%.

« Selon une étude du Centre de planification et de recherches économiques Kepe, le recul du PIB au premier trimestre a atteint -6,5%, au troisième il sera de -9,1% et le total sur un an de -6,7%, soit le double de ce qui avait été initialement prévu « , a ainsi indiqué mardi le ministre adjoint des Finances, Christos Staïkouras, lors d’une conférence sur la croissance organisée à Athènes par l’hebdomadaire britannique « The Economist ».

« La situation de l’économie reste critique et particulièrement difficile », a par ailleurs martelé Christos Staïkouras.

Le ministre a par ailleurs rappelé que le chômage en Grèce atteignait 22% en mars dernier, un chiffre qualifié «d’écoeurant ».

En avril dernier, la Banque de Grèce avait d’ores et déjà prévu l’aggravation de la récession, estimant alors que le produit intérieur brut chuterait de « près de 5% » en 2012.

Mardi, le porte-parole du nouveau gouvernement grec a par ailleurs indiqué qu’Athènes allait présenter à la délégation de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) attendue mercredi à Athènes des données « alarmantes » sur la récession et le chômage en Grèce.

« Elles montrent de façon incontestable que la politique actuelle ne produit pas de résultats » et se révèle même contre-productive, a-t-il tenu à argumenter lors d’un entretien à la chaîne de télévision privée Antenna.

Histoire d’infléchir la volonté de la troïka de maintenir une politique d’austérité en Grèce ?

Le gouvernement de coalition d’Antonis Samaras  réclame en effet un assouplissement des mesures imposées à la Grèce en échange des deux plans d’aide de la zone euro et du FMI.

Fin juin, le nouveau gouvernement a ainsi demandé un délai supplémentaire, jusqu’à la mi-2016, pour mettre en oeuvre les réformes d’ajustement budgétaires.

L’objectif général est de réduire le déficit « sans nouvelles coupes dans les salaires, les pensions ou le programme d’investissement public », en luttant « contre le gaspillage, la corruption et l’évasion fiscale », a ajouté le gouvernement.

Sources : ats, AFP