Réponse encourageante de l‘Union européenne à l’annonce de la victoire de François Hollande : tout en félicitant chaleureusement le candidat socialiste pour son élection à la Présidentielle, le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a indiqué « avoir clairement un objectif commun : relancer l’économie européenne pour générer une croissance durable ».
Le Président de la Commission européenne a par ailleurs ajouté estimer « pouvoir compter sur les convictions et l’engagement personnel de François Hollande pour faire avancer l’intégration européenne ».
« En mon nom personnel et au nom de la Commission européenne, je félicite chaleureusement François Hollande de cette importante victoire et je lui adresse tous mes voeux de succès pour la haute mission qui est la sienne », a également déclaré M. Barroso.
Tout en « soulignant que les défis à relever sont nombreux, pour la France comme pour l’Union européenne ».
Selon un porte-parole de José Manuel Barroso, François Hollande pourrait s’entretenir avec lui dès 22H30 (20H30 GMT) dimanche.
Le Président de l’UE exhorte par ailleurs le nouveau Président français à transformer les aspirations communes de relance et de croissance durable « en actions concrètes ».
Rappelant par ailleurs « partager avec François Hollande la conviction qu’il faut investir dans la croissance et les grands réseaux d’infrastructure, en mobilisant plus fortement la Banque européenne d’investissement et les fonds disponibles dans le budget européen, tout en maintenant le cap de la consolidation budgétaire et de réduction de la dette ». « J’ai noté aussi d’autres convergences, notamment dans son soutien à la proposition de la Commission en faveur d’une taxe sur les transactions financières et dans l’appui à des euro-obligations pour la croissance », indique-t-il encore.
Précisons que François Hollande souhaite ouvrir des re-négociations sur le traité de discipline budgétaire, texte signé en mars dernier par 25 des 27 pays et qui constitue un des plus importants outils mis en place pour mettre un terme à la crise de la dette en zone euro.
Le nouveau Président souhaite compléter le traité d’un volet sur la croissance, un des éléments phares de la discussion relative au financement au niveau européen de grands projets industriels ou environnementaux.
Si l’Allemagne refuse de renégocier ce traité, Angela Merkel a récemment indiqué toutefois que l’UE préparait un agenda croissance en vue du prochain sommet européen.
A noter par ailleurs qu’une source proche du dossier a indiqué vendredi que la Commission européenne travaillait sur les moyens d’augmenter la capacité de prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) en lui allouant une partie du budget européen, chose qui ne s’est encore jamais vu.
De nombreuses voix s’élèvent en Europe à l’heure actuelle, en vue de renforcer le capital de la BEI, considéré comme le bras financier de l’UE, l’objectif étant que l’établissement devienne un outil de premier plan pour un programme européen en faveur de la croissance.
La Commission pourrait proposer de mettre à disposition de la BEI 230 millions d’euros du budget européen. Opération qui nécessiterait le cas éché un accord des Etats.
Cette somme pourrait être tirée du budget non utilisé de l’UE, au lieu d’être restitué aux Etats comme c’est le cas actuellement.
Via un effet de levier, la BEI pourrait lever entre 3,5 et 4,6 milliards d’euros en vue de co-financer très rapidement entre 15 et 20 grands projets transnationaux, lesquels pourraient concerner des secteurs comme l’énergie, les transports ou internet.
Sources : AFP, Reuters, Associated Press, Le Parisien