Alstom dans le collimateur de Standard & Poor’s

 Alstom dans le collimateur de l’agence de notation financière Standard and Poor’s : cette dernière a annoncé lundi qu’elle pourrait à terme dégrader la note du groupe français d’industrie et de transport. 

Standard and Poor’s précise ainsi dans un communiqué qu’elle pourrait abaisser la note – fixée actuellement à BBB – dans un délai de 18 mois, si les performances du groupe se détériorent davantage ou si le groupe se montre incapable de générer de la trésorerie libre disponible positive.

Pour appuyer son argumentation, l’agence rappelle que la dette brute du groupe s’est accrue de 0,56 milliard d’euros l’an dernier et, pour la deuxième année consécutive, Alstom a dégagé une marge opérationnelle plus faible tandis que les cash flows opérationnels demeuraient négatifs.

« La révision de perspective attachée à la note BBB d’Alstom s’explique par une détérioration des ratios financiers du groupe », a ainsi indiqué l’agence de notation.

« Les ratios de crédit d’Alstom restent inférieurs à ce que nous considérons comme compatible avec sa note BBB », a par ailleurs ajouté S&.

. Vendredi dernier, Alstom s’est engagé à poursuivre durant les trois prochaines années le redressement de ses performances.

Elément rassurant : sur l’exercice écoulé achevé fin mars, le groupe a dégagé un bénéfice net de 732 millions d’euros, en hausse de 58% par rapport à l’exercice précédent. Lequel avait été durement impacté par des charges exceptionnelles de restructuration.

Le chiffre d’affaires annuel est toutefois ressorti en baisse de 5% à 19,9 milliards d’euros, le secteur ferroviaire devant faire face à un faible niveau de commandes. La marge opérationnelle a quant à elle reculé à 7,1% sur l’exercice, contre 7,5% un an plus tôt.

Comme Alstom s’y était engagé, sa trésorerie libre disponible est redevenue positive en cours d’exercice. Elle demeure toutefois négative de 573 millions sur l’année entière.

Fait notable : sa dette nette  a quasi doublé, passant de 1,286 milliard d’euros à 2,492 milliards fin mars.

Rappelons que le 17 janvier 2012 l’agence de notation financière Moody’s a dégradé la note de crédit long terme à Baa2 (perspective négative). La note de crédit court terme demeurant quant à elle inchangée.

Moody’s avait alors expliqué sa décision par la dégradation du fonds de roulement du groupe, laquelle réduit sa flexibilité financière et le conduit à avoir un endettement trop élevé à ses yeux.

L’agence précisait toutefois que la situation pouvait encore évoluer si Alstom parvenait à améliorer son ratio de flux de trésorerie sur dette nette.