Iran : l’Allemagne rappelle son ambassadeur pour consultations

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Si la plupart des medias mentionnent que Londres a décidé mercredi de fermer son ambassade à Téhéran et exigé la fermeture sous 48 heures de l’ambassade iranienne à Londres, beaucoup plus rares sont ceux qui indiquent que le ministère allemand des Affaires étrangères a rappelé mercredi son ambassadeur à Téhéran pour consultations.

Des mesures qui font suite à l’attaque de l’ambassade britannique de la capitale iranienne par des manifestants islamistes.

« Au vu des évènements d’hier à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle a décidé de rappeler l’ambassadeur allemand à Téhéran pour consultations à Berlin », a ainsi indiqué le ministère dans un communiqué.

Parallèlement l’ambassadeur iranien à Berlin a été convoqué dans la matinée du mercredi au ministère allemand des Affaires étrangères.

La secrétaire d’Etat Emily Haber lui a alors signifié que l’Allemagne condamnait avec la plus grande sévérité les attaques contre des bâtiments internationaux à Téhéran, parmi lesquels l’école allemande.

« Ces attaques sont une violation flagrante du droit international et les autorités iraniennes sont responsables de la sécurité des bâtiments étrangers sur leur territoire », lui a-t-elle également rappelé.

« Les évènements d’hier mettent en doute — hélas pas pour la première fois – la volonté des responsables iraniens de respecter le droit international », considère le ministère dans son communiqué.

A noter que Paris et Amsterdam ont également rappelé leur ambassadeur à Téhéran pour consultations tandis que Oslo fermait provisoirement son ambassade en Iran.

Des mesures prises alors que la chancellerie et l’ancienne résidence britannique ont été occupées et saccagées mardi par plusieurs dizaines de manifestants, officiellement présentés comme des étudiants bassidjis (miliciens islamistes).

Mais on ignore si les émeutiers étaient principalement des étudiants ou des bassiji, milice du régime iranien rattachée aux Gardiens de la révolution islamique.

Ces derniers s’étaient initialement regroupés – répondant à l’appel de mouvements proches du régime dans les universités et séminaires islamiques – pour protester contre les nouvelles sanctions adoptées la semaine dernière par Londres en vue de contraindre Téhéran à renoncer à son programme nucléaire controversé.

Mercredi, Mark Toner, un porte-parole du département d’Etat US a de nouveau dénoncé ce que les Etats-Unis considèrent comme « un viol flagrant » des engagements de l’Iran envers la convention de Vienne protégeant les diplomates.

S’il est selon lui « impossible de dire si le saccage du poste britannique a été orchestré par le gouvernement » (de Téhéran) pour des raisons de politique intérieure, il a toutefois évoqué les responsables gouvernementaux qui ont autorisé l’attaque.

Mercredi, le Premier ministre britannique David Cameron a dénoncé l’attaque « scandaleuse, injustifiable » contre l’ambassade, avertissant qu’elle aurait des « conséquences graves ». « Nous allons examiner des mesures très dures en réponse de ces actes absolument honteux des Iraniens », a ajouté M. Cameron.

Ces attaques n’auraient pas pu se produire sans le « consentement du régime » iranien, a de son côté noté le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague.

Sources : AFP, Associated Press

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