Ce qui devait arrivé arriva … voire même pire …
Alors que la situation de la Grèce met l’Europe toute entière dans la tourmente, cachant quelque peu le déficit abyssal des Etats-Unis … l’agence de notation Fitch a abaissé samedi la note de l’Espagne de deux crans, l’accompagnant d’une perspective négative.
Arguments invoqués : l’aggravation de la crise qui sévit en zone euro depuis plusieurs mois, et la révision à la baisse des perspectives de croissance.
L’agence de notation attribue désormais à l’Espagne la note « AA-« , contre « AA+ » auparavant.
Cette dernière est attachée d’une perspective « négative », signifiant que l’agence pourrait abaisser de nouveau la note à moyen terme.
Autre élément marquant : Fitch met également en avant les risques de dérapage budgétaire que pourrait entraîner l’autonomie très forte des régions espagnoles.
Mi-septembre, l’agence de notation avait d’ores et déjà abaissé la note de cinq régions espagnoles, la puissante Catalogne figure parmi elles. Arguments alors invoqués par Fitch pour ce faire : « la forte augmentation » de l’endettement des régions concernées.
L’agence de notation avait ainsi revu à la baisse les notes de la Catalogne, de « A » à « A-« , de l’Andalousie, de « AA- » à A+ », des Canaries, de « AA- » à « A+ », de la région de Valence, de « A » à « A-« , et de deux crans celle de Murcie, de « AA- » à « A ». Toutes ces notes étant par ailleurs accompagnées d’une perspective négative.
« Cet abaissement reflète l’importante détérioration fiscale enregistrée ces dernières années » par ces régions, laquelle a « entraîné une forte augmentation du niveau d’endettement », soulignait alors Fitch dans un communiqué.
« Même si Fitch reconnaît que les régions vont prendre toutes les mesures possibles pour contrôler leurs dépenses, la reprise économique, encore faible, va limiter la croissance de leurs revenus fiscaux », ajoutait par ailleurs l’agence.
Cette dernière pointait également du doigt le fort degré d’autonomie des 17 régions espagnoles, estimant que ce dernier revêt une source d’inquiétudes supplémentaire pour les marchés.
Les investisseurs redoutent en effet que leur niveau d’endettement ne compromette l’objectif du gouvernement de réduire son déficit à 6% du PIB en 2011.
Quelques jours auaparavant l’agence de notation Moody’s avait d’ores et déjà alerté les marchés, estimant que les régions espagnoles ne parviendraient pas à atteindre l’objectif de déficit fixé pour cette année.
En décembre, Moody’s avait prévenu qu’elle envisageait d’abaisser de nouveau la note « Aa1 » de l’Espagne, s’inquiétant de sa capacité à se financer et soulignant que le gouvernement central, malgré son plan d’austérité, n’exerçait qu’un contrôle « limité » sur les finances régionales.
Début septembre, la ministre de l’Economie Elena Salgado avait annoncé que douze régions espagnoles n’avaient pas atteint au premier semestre l’objectif de déficit budgétaire fixé par le gouvernement.
Début février, le leader nationaliste catalan Artur Mas avait obtenu, après un entretien avec le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, une autorisation pour émettre à court terme des obligations d’une valeur de 2,5 milliards d’euros. Uneannonce qui avait alors suscité de nombreuses réactions d’autres communautés, ces dernières dénonçant un traitement de faveur.
En retour, suite aux protestations suscitées par l’autorisation délivrée à la Catalogne, le gouvernement avait indiqué que les 17 régions autonomes d’Espagne auraient le droit d’émettre des obligations …. et de donc de s’endetter davantage …. si elles respectaient l’objectif d’un déficit à 1,3% du PIB en 2011.
Mercredi, la banque d’Espagne a annoncé que le ralentissement de la croissance du pays devrait s’accentuer au 3e trimestre, pour arriver à une activité économique « atone ».
Rappelons que si au premier trimestre, l’économie espagnole avait pu progresser de 0,4%, un coup de frein avait pu être observé au deuxième trimestre, la croissance n’étant plus que de 0,2%.
Le gouvernement espagnol a quant à lui récemment indiqué que les objectifs de croissance économique qu’il s’est fixé pour 2011 et les années suivantes seraient « difficiles à atteindre ». Arguments invoqués qui ne duperont personne : les risques de récession au niveau mondial.
Sources : AFP, Reuters
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