Grèce : l’audit de la troïka demeure en suspens

Si le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos, va s’entretenir lundi avec les hauts responsables de la zone euro, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds Monétaire International (FMI), chargés de contrôler  les comptes grecs, la Grèce n’est pas sortie de l’auberge pour autant, loin s’en faut.

Ainsi, la plus grande incertitude règne sur la date d’un prochain retour  à Athènes des auditeurs de la troïka.

La Commission européenne a en effet indiqué samedi que la troïka réunissant les bailleurs de fonds de la Grèce (UE, FMI et Banque centrale européenne) n’avait pas de date de retour dans le pays, effaçant ainsi d’un revers de la main les assurances données récemment indiquant le contraire.

« Pour l’instant il n’y a pas de date de retour des chefs de mission de la troïka à Athènes », a ainsi précisé Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn, à Wroclaw (Pologne) à la suite d’une réunion des ministres des Finances européens.

Dans un discours prononcé le 7 septembre, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn avait toutefois émis l’espoir d’un retour possible de la troïka à Athènes la semaine prochaine.

Mieux encore, jeudi, Olli Rehn avait déclaré que laCommission européenne (CE) prévoyait « que la mission d’inspection des créanciers de la Grèce s’achève d’ici la fin septembre ». Arguments avancés : « le week-end dernier, le gouvernement grec a pris de très importantes décisions qui le rapprochent des objectifs budgétaires fixés pour cette année. »

« Il est désormais essentiel qu’il les atteigne totalement et qu’il puisse convaincre ses partenaires afin qu’une décision puisse être prise à temps par la zone euro et le Fonds monétaire international, avant que n’émergent les prochaines difficultés de financement« , avait également précisé le Commissaire.

« Si (les efforts) sont convaincants, la mission d’inspection pourrait retourner à Athènes et s’achever d’ici la fin septembre, mais encore une fois, à condition que soient remplies toutes les contreparties exigées pour achever la mission »

avait-il poursuivi.

Rappelons que le feu vert des bailleurs de fonds au versement d’une nouvelle tranche de prêts est primordial pour Athènes, la Grèce se trouvant ni plus ni moins au bord de la faillite.

Les marchés anticipent en effet que le pays pourrait se trouver en défaut de paiement dès octobre en l’absence de l’octroi de cette somme issue du premier plan de sauvetage, de mai 2010. Vendredi, des responsables de la zone euro, présents à Wroclaw ont indiqué que la zone euro ne devrait pas prendre de décision avant octobre et ne devrait pas verser opérer de versement avant mi-octobre.

Précisons que début septembre, les bailleurs de fond de la Grèce avaient quitté Athènes, mécontents du peu d’avancée de son plan de redressement.

Face à cette situation, le gouvernement grec a reconnu qu’il n’avait pas atteint les objectifs budgétaires fixés par ses créanciers, arguant toutefois d’une récession supérieure aux estimations pour expliquer  – en partie- ses mauvais résultats.

Sources : AFP, Reuters