Les prix du cacao se sont nettement repliés à New-York durant la semaine qui vient de s’écouler, les cours tombant même à leur plus bas niveau depuis neuf mois.
Principaux facteurs conduisant à une telle situation : une offre abondante assortie d’une conjoncture économique fort peu réjouissante.
Alors que les prix avaient d’ores et déjà chuté la semaine dernière, pénalisés par une récolte abondante, les cours de la fève ont accéléré leurs pertes cette semaine.
Ils sont ainsi tombés à 2776 dollars la tonne mercredi à New York, ce qui constitue leur plus bas niveau depuis début décembre.
Parallèlement à Londres, les cours atteignaient jeudi 1775 livres la tonne, un plus bas depuis début juin.
Les analystes de la banque Macquarie font ainsi remarquer que les prix ont chuté de près de 10% en l’espace de deux semaines, « plombés par de très importantes exportations du Ghana et par les larges stocks en Côte d’Ivoire », une situation d’autant plus riche en conséquences que ces pays constituent respectivement le deuxième et premier producteurs mondiaux.
Selon des chiffres rapportés par la revue spécialisée Public Ledger, les volumes de fèves transitant par les ports d’ivoiriens en vue d’être exportés auront ainsi progressé de 22 % en valeur glissante annuelle. La production du Ghana, en hausse de 60% sur un an a par ailleurs « été favorisée par une amélioration des techniques agronomiques et le soutien gouvernemental à une utilisation accrue de fertilisants » souligne par ailleurs l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO).
A noter par ailleurs, qu’en septembre 2010, pour lutter contre la contrebande à destination de Côte d’Ivoire où les prix sont plus élevés et inciter les agriculteurs locaux à produire davantage de fèves en vue d’atteindre l’objectif national d’un million de tonnes à l’horizon 2012, le Ghana a augmenté le prix du cacao acheté au producteur de 33% pour la saison 2010-2011.
L’annonce intervenait quelques jours après la signature d’un accord de financement de 1,5 milliards de dollars entre un consortium de banques, le gouvernement du Ghana et le Ghana Cocoa Board (organisme chargé du cacao) pour l’année 2010/2011.
Mais les effets de la crise politique en Côte d’Ivoire pourraient se faire sentir lors de la prochaine saison, laquelle débute le 1er octobre prochain. De nombreux étrangers de la sous-région, en provenance notamment du Burkina Faso et du Mali – lesquels fournissent une partie importante de la main-d’œuvre dans les champs de cacao – ont dû fuir par peur de représailles.
Ce qui fait craindre à certains exportateurs un « manque d’hommes pour la grande récolte qui commence dans quelques semaines ». « Des cabosses pourraient bien rester sur les arbres » s’alarment même certains.
Reste qu’au final, vendredi en début de matinée, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1813 livres sur le Liffe de Londres contre 1862 livres la semaine précédente.
Parallèlement sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2796 dollars la tonne contre 2905 dollars la semaine dernière.
Sources : AFP, ats, Lacroix.com
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