Bruxelles : projects bonds à la place d’euros bonds

On attendait les euro-obligations, ce sera peut-être des +project bonds+, James n’ayant rien à voir là dedans bien sûr …

S’exprimant sur la radio BFM, le commissaire chargé des marchés financiers Michel Barnier a en effet indiqué que la Commission européenne allait proposer de mettre en oeuvre des emprunts européens orientés vers des projets en vue notamment de promouvoir l’investissement.

Si Michel Barnier considère que l’idée de mutualiser les dettes des pays européens en créant des euro-obligations a du sens … «  ce n’est pas forcément le moment » de les mettre en place selon lui, ménageant la chèvre et le chou alors que le consensus est loin d’être établi sur le sujet au sein des pays membres de l’UE.

Citant en exemple, le grand emprunt lancé l’an dernier par la France en vue d’accroître « la compétitivité du pays et de l’Europe » le commissaire européen a ainsi indiqué que l’Union européenne allait proposer la création d’obligations orientées vers des investissements.

Sans toutefois fournir plus d’amples détails sur le calendrier de la proposition que compte faire la Commission.

Rappelons qu’une consultation sur les modalités de ces futurs emprunts européens avait été lancée en février par Bruxelles. L’objectif étant d’émettre, à partir de 2014, des emprunts spécifiques pour financer de grands projets d’infrastructures.

Selon la Commission européenne, des investissements de 1.500 à 2.000 milliards d’euros seront nécessaires d’ici 2020 pour des réseaux de transports trans-européens ainsi que de grandes infrastructures dans le secteur des transports ou des télécommunications.

Selon le résultat des premières réflexions, ces project bonds pourraient prendre la forme de garanties ou de prêts octroyés par la Banque européenne d’investissement (BEI) ou le budget de l’UE.

Ce partage des risques devrait – en principe – permettre de lever des fonds sur le marché à des conditions plus intéressantes.

En janvier dernier, le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, avait indiqué pour sa part dans un entretien au journal Le Monde qu’il fallait « défendre l’Europe là où les gens n’y croient plus » et « renouer avec les grands projets d’infrastructures, notamment par le biais des « project bonds » ».

« On doit certes assainir les finances publiques, mais aussi continuer à porter des dépenses d’avenir. On a besoin d’une Europe qui investit, de politiques de relances ciblées sur des grands dossiers d’infrastructure » avait-il déclaré. Le mécanisme envisagé :  l’Europe apporterait sa garantie financière à des projets, privés ou pas, de grands investissements ».

Les arguments invoqués : « le financement serait moins cher et on rendrait possible la réalisation de grandes infrastructures qui, sinon, ne seraient pas rentables ».

Les éventuels domaines d’applications présentés par Laurent Wauquiez : « la mise en place d’un réseau européen pour le très haut débit, d’un réseau électrique intelligent pour mieux moduler nos consommations énergétiques, ou de gazoducs-oléoducs pour diversifier nos sources d’approvisionnement. »

« Oui, on doit mettre de l’ordre dans nos finances publiques, mais pas en arrêtant d’investir. L’Europe a besoin de ces grandes causes mobilisatrices » avait-il ajouté.