Le CAC vient ainsi d’aligner une quatrième séance de baisse consécutive, dans des volumes en hausse, et qui a été marquée, peut être plus encore que les précédentes, par d’impressionnants dégagements sur certains titres ayant publiés leurs résultats.
Il n’est pas dans notre habitude de parler fondamentaux, mais il nous semble important de nous arrêter sur le cas emblématique de Vallourec aujourd’hui, qui témoigne du climat très particulier qui règne sur les marchés ces dernières semaines (nous précisons, pour être en conformité avec l’AMF, que nous ne détenons plus de titres en portefeuille, les derniers ayant été cédés il y a un mois. Les quelques lignes ci-dessous ne se veulent pas non plus être une analyse fondamentale, et il n’est donc pas question ici d’inciter qui que ce soit à acheter ou vendre le titre).
Autour des 80 euros en début d’année, le titre cotait en tout cas hier soir un peu plus de 84 euros, soit une progression de l’ordre de 5%. Un parcours a priori cohérent avec les résultats du jour, qui ont fait état d’une hausse de 4% du résultat net au premier semestre, de 11% du résultat brut d’exploitation, à près de 19% d’un CA en hausse de 22%. Rien de ce côté qui puisse justifier a priori une chute de 17% du titre aujourd’hui, si ce n’est peut être la faible progression du résultat net au regard de la hausse du CA. Et du côté des perspectives me direz-vous ? Avec une progression attendue au second semestre, et un résultat brut d’exploitation légèrement supérieur à celui du premier semestre « dans un environnement qui reste favorable sur la plupart des marchés », il est difficile là aussi de trouver une réelle justification d’une telle chute. Alors bien sûr, le groupe indique souffrir de la hausse des matières premières, qu’ils répercutent toutefois progressivement sur leurs prix de vente, et de la faiblesse du dollar, mais c’est en fait surtout parce que le « marché » avait des attentes bien supérieures quant aux résultats publiés aujourd’hui que le titre s’est a priori effondré de la sorte. Très bien, mais pourquoi alors le titre ne s’était-il pas plus distingué à la hausse depuis le début de l’année si les prévisions étaient si positives ? Pour trouver de tels replis sur publication de résultats, il faut en fait remonter à la crise de 2008, voire à la bulle internet, lorsque certaines société émettaient d’importants profit warnings avec pertes à la clef… On est ici encore loin d’un titre qui annonce une baisse de résultat et encore moins des pertes!
Que les actionnaires de Vallourec ne se sentent pas trop seuls : rien qu’aujourd’hui, on note pas moins de 4 autres très lourds replis sur résultats, avec -15% pour Alcatel, -9% pour Cap Gemini et -8% pour Air France (valorisée au passage en dessous de sa trésorerie et à moins de 40% de son actif net estimé pour 2012…). Bref, nous sommes dans une période très particulière sur les marchés, et qui incite donc à la plus grande prudence, même si un certain nombre d’opportunités semblent aussi se présenter.
Mais revenons-en quand même à notre CAC et sa situation graphique après ces quelques écarts sur les « fondamentaux ». Un CAC qui réalise donc un doji, marquant un semblant de pause au contact de la zone de support des 3700, même si cette pose se traduit par un nouveau repli. Et si le gap haussier du 20 juillet a seulement été comblé et non invalidé, il s’agit tout de même d’un net affaiblissement de l’île de retournement haussière, ce qui n’augure rien de très positif pour la suite des évènements.
Avec ce doji dont la mèche basse n’est pas négligeable, le CAC s’offre toutefois la possibilité de repartir de l’avant. Il faudrait toutefois pour cela repasser au delà des plus hauts du jour sur 3720/3725. Alors le CAC serait en mesure de revenir sur les 3750 via les 3735, avant pourquoi pas les 3800 qui seront renforcés par la résistance bleu clair.
Mais à voir la fin de séance à Wall Street, il y a fort à parier que l’ouverture se fera une nouvelle fois en baisse sensible. Le CAC pourrait alors être tenté d’aller enfoncer les 3770, point bas du jour, pour aller tester le support des 3745 testé mi-juillet. Dans le climat actuel, une cassure de ce dernier est même envisageable, avec en ligne de mire l’oblique rouge sur 3605, non loin de la zone de soutien horizontale des 3590/3600.
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