France : ta dette fout le camp !

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Heureusement pour Sarkozy et le gouvernement que l’actualité grand public occulte les informations plus financières. 

 Si la libération de Stéphane Taponier et Hervé Ghespière fait la une des journaux, il ne faudrait pas oublier pour autant que la France est en bien mauvaise posture
L’Insee indique en effet désormais que la dette publique de l’Hexagone a augmenté de 54,9 milliards d’euros au premier trimestre par rapport à la fin 2010.

A la fin du premier trimestre 2011, la dette publique au sens des critères européens du traité de Maastricht « s’établit à 1.646,1 milliards d’euros, en augmentation de 54,9 milliards par rapport au trimestre précédent », déclare ainsi l’Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.

« Exprimée en pourcentage du PIB, elle se situe approximativement à 84,5%, en augmentation de 2,2 points par rapport au trimestre précédent« , est-il par ailleurs précisé.

La dette cumulée de l’Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale s’est établie quant à elle fin 2010 à 82,3% du PIB.

De « l’aveu » même du gouvernement, cette dernière devrait continuer à gonfler cette année, pour s’envoler à 85,4%, avant de culminer en 2012 à 86,9%.

La dette de l’Etat, en hausse de 41,5 milliards, et celle des administrations de sécurité sociale, en augmentation de 20,6 milliards, ont fait grimper la dette publique au premier trimestre.

En effet, l’endettement de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) progresse de 24,1 milliards et celui de l’Unedic de 2,9 milliards, tandis que l’Acoss voit le montant de sa dette diminuer de 18,7 milliards.

Rappelons qu’à la mi-juin, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer avait déclaré que la France devrait accélérer la réduction de son déficit public  en vue notamment de renforcer sa qualité de crédit, tout en améliorant sa compétitivité.


Christian Noyer invitait par ailleurs le gouvernement à agir pour contenir la hausse des prix de l’immobilier, source à ses yeux de malaise sociale et de rigidité économique, et susceptible d’entamer la stabilité financière du pays en cas d’ajustement brutal. 

Rappelant l’engagement de la France de ramener son déficit public à 3% du produit intérieur brut en 2013, le gouverneur de la Banque de France avait par ailleurs mis en garde Paris contre la tentation de différer cet ajustement « dans un contexte de difficultés économiques et sociales ». 

Christian Noyer met tout particulièrement l’accent sur la nécessité de réduire les déficits des comptes sociaux,  qui, souligne-t-il, constituent intégralement des dépenses courantes.

« Leur financement par l’emprunt est un non-sens économique  « , écrit-il enfin.


Un discours qui fait écho au récent avertissement à peine voilé de l’agence de notation Standard & Poor’s, laquelle a récemment déclaré que la note maximale accordée à la France, « AAA« , pourrait être menacée à l’horizon 2020.


« Si les autorités françaises ne poursuivent pas la réforme des retraites, ne continuent pas de modifier la Sécurité sociale et ne consolident pas le budget face au risque d’accroissement des dépenses liées aux retraites et à la santé », alors « il est incertain que Standard & Poor’s maintienne la note +AAA+ », soulignait ainsi l’étude de l’agence de notation consacrée aux conséquences du vieillissement de la population. 


Cette note, la meilleure qu’il soit dans la classification de l’agence, permet actuellement à la France d’emprunter dans d’excellentes conditions sur les marchés pour re-financer sa dette.

L’agence note toutefois comme élément positif « la décision du gouvernement de réformer le système des retraites », considérant qu’il s’agit « d’un pas dans la bonne direction pour contenir les risques à long terme pesant sur les finances publiques en raison du vieillissement de la population ».


Si la France parvient à équilibrer ses comptes publics d’ici 2016, la France pourrait conserver son « AAA » jusqu’en 2050 environ, « toutes choses étant égales par ailleurs« , ajoute par ailleurs Standard & Poor’s.

A contrario, en l’absence de réformes, l’agence évoque une éventuelle dégradation progressive de la note à long terme du pays, passant à « AA » à l’horizon 2020 et entrant dans la catégorie des investissements spéculatifs (inférieure à « BBB-« ) avant 2040.

Sans mesures de redressement, la dette du pays atteindrait presque 370% du Produit intérieur brut (PIB) en 2050, anticipe l’agence.


Sources : Reuters, AFP, Banque de France, Insee


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