C’est clair, Pékin n’est pas sur la même longueur d’ondes que Paris …
Alors que le gouvernement français vient d’annoncer un allégement de l’Impôt de Solidarité sur la fortune, son homologue chinois a annoncé dimanche qu’il allait mettre en place des mesures en vue de renforcer la perception des recettes issues de la taxation des plus hauts revenus.
L’administration fiscale a ainsi donné des instructions à ses antennes locales afin que ces dernières travaillent plus étroitement avec d’autres agences en vue d’améliorer la collecte de l’impôt sur le revenu et d’améliorer la gestion des recettes.
L’accent sera mis sur les hauts revenus et en particulier sur les bénéfices tirés de la vente de produits mobiliers et l’immobilier, des dividendes ou encore des primes.
L’évasion fiscale préoccupe de plus en plus les autorités chinoises, lesquelles peinent parfois à récupérer l’impôt auprès des plus riches. Il est vrai que ces derniers ont vu leur taux d’imposition bondir au cours des dernières années.
L’obligation pour les personnes touchant des hauts revenus de faire une déclaration à été introduite en 2006.
En 2008, 44% d’entre eux travaillaient dans la finance, l’informatique et dans d’autres monopoles contrôlés par l’Etat. La plupart des autres personnes sont issues des universités et du secteur immobilier.
A cette date, 5% de la population totale de la Chine disposait de revenus mensuels d’au moins 300 000 yuans (45 000 Dollars US) après impôts.
Les résultats d’une étude menée dans plus de dix grandes villes ont en effet montré qu’environ 50 millions de Chinois avaient dépassé la barre des 300 000 yuans, et que cinq millions disposaient de plus de un million de yuans par an après impôts.
Le premier secteur d’investissement de ceux qui font partie de ce « club des millionnaires », et dont la plupart sont âgés entre 25 et 50 ans, est immobilier, si l’on en croit Lu Xiao, Professeur assistant à l’Ecole de Gestion de l’Université Fudan, qui a conduit les recherches.
En 2005, la Banque Mondiale a évalué le Coefficient Gini de la Chine – indicateur clé de l’inégalité – à 0,47, une valeur désormais proche de « ligne rouge ».
Une enquête sur échantillons menée en 2009 a quant à elle laissé entendre que le fossé des richesses était beaucoup plus large que les chiffres donnés par le Bureau National des Statistiques (BNS).
D’après l’enquête menée auprès de 4 000 familles environ dans plus de 60 villes, le revenu annuel net par tête des familles à hauts revenus s’établissait à 139 000 yuans en 2008 alors que les chiffres enregistrés par le BNS n’étaient que de 43 000 yuans.
Sources : Reuters, CRIonline, le Quotidien du Peuple en ligne