Libye : l’allemand Wintershall (BASF) stoppe l’exploitation de pétrole

libyen_karte_01-wintershall.jpg

Un vent de panique souffle sur les sociétés pétrolières internationales qui interviennent en Libye. Il fait dire que la situation est aussi dangereuse qu’imprévisible. Un porte-parole du groupe allemand Wintershall a ainsi indiqué mercredi que ce dernier avait stoppé l’exploitation de pétrole sur territoire libyen pour des raisons de sécurité qu’on peut aisément comprendre.

Nouvelle perte à prévoir sur l’offre de brut alors que la société produisait en temps normal environ 100.000 barils par jour.

Depuis le début de la semaine, la filiale du groupe chimique BASF a également débuté des opérations de rapatriement de ses salariés expatriés, lesquels étaient au nombre de 115, dont 30 Allemands, sur un total de 453 employés. Pour rappel, Wintershall exploite huit puits de pétrole dans le désert du sud libyen.

L’allemand RWE Dea, filiale pétrole et gaz du groupe allemand d’énergie RWE, a également rapatrié cette semaine la majorité de ses salariés allemands actifs en Libye, le groupe employant un total de 100 personnes – toute nationalité confondue – sur le territoire libyen.

« Nous avons proposé à nos salariés étrangers de retourner dans leurs pays d’origine, et une majorité d’entre eux l’a fait ce week-end« , a ainsi indiqué une porte-parole de RWE Dea, sans préciser combien étaient partis, ni combien restaient « pour des raisons de sécurité« . Précisons que RWE Dea n’est pas encore en phase de production en Libye, le personnel sur place oeuvrant au développement de gisements.

Mercredi, une porte-parole du ministère allemand de l’Economie a indiqué que la Libye était le cinquième fournisseur de pétrole brut de l’Allemagne, loin derrière la Russie et la Norvège.

Selon les informations fournies par l’Agence internationale de l’énergie, la Libye fournirait ainsi 7,7% du pétrole importé par l’Allemagne.

Un chiffre qui a permis à la porte-parole du ministère d’affirmer qu’il n’y avait « pas de raison de s’inquiéter » pour l’approvisionnement en pétrole de l’Allemagne.

A noter par ailleurs que mardi, l »Allemagne a envoyé un avion de ligne et deux avions de transport militaire en vue de rapatrier ses ressortissants de Libye, tout en menaçant Tripoli de « sanctions » en cas de nouvelles violences contre les manifestants.

« Nous demandons au gouvernement libyen de mettre immédiatement un terme aux violences contre ses propres concitoyens. Si la Libye devait à nouveau faire usage de la violence à l’encontre de son peuple, des sanctions seraient inévitables« , a par ailleurs déclaré le ministre allemand des affaires étrangères, sans toutefois préciser quelles sanctions pourraient être prises le cas échéant, ni par qui pourraient être à l’origine de la décision.

Reste  que le géant industriel Siemens  a lui aussi annoncé le rapatriement de son personnel étranger de Libye – « environ 100 personnes »  –  employées  dans divers projets liés à l’industrie, à l’énergie et à la technologie médicale  … dont l’économie  allemande  pourrait éprouver  quelques  difficultés à se passer  en ces temps de crise ….
 

« Une famille dirigeante qui menace son propre peuple de guerre civile est au bout du rouleau« , a par ailleurs estimé le chef de la diplomatie allemande.

Sources : AFP, Reuters