Algérie / manifestations : un député du RCD grièvement blessé

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La – grosse – goutte qui pourrait faire déborder un vase déjà bien plein ?

Un député du RCD, Tahar Besbes, a été grièvement blessé samedi lors de la marche regroupant les opposants au régime de Bouteflika à Alger.

Le député du Rassemblement pour le culture et la démocratie souffrirait d’un traumatisme crânien, lequel serait consécutif à un coup reçu lors d’un affrontement avec la police.

Tahar Besbes « a reçu un coup au ventre donné par un policier. En tombant, sa tête a heurté le trottoire », a raconté Mohsen Belabbas, porte-parole du RCD. Selon lui, le député avait l’air d’être dans le coma.

Selon le Dr Rafik Hassani qui se trouvait à ses côtés à l’hôpital de  Mustepha, Tahar Besbes semblait souffrir d’un traumatisme crânien.

Ces évènements interviennent alors que la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a appelé à une marche de la place du 1er mai à la place des Martyrs samedi à Alger. Objectif affiché : réclamer un changement de « système » politique.

Pour faire face aux manifestants les forces de sécurité, dotées de véhicules blindés, quadrillaient le secteur samedi. Toutes les voies menant à la place ont été bouclées, des barrières métalliques empêchant l’arrivée des manifestants tandis que la police était postée quasiment à chaque mètre.

Selon Reuters, un demi-millier de manifestants ont été dirigés dans la cour d’un ensemble d’immeubles résidentiels où ils ont été encerclés par des centaines de membres de forces de l’ordre casqués et en tenue anti-émeute. Selon le quotidien algérien El-Watan, comme le samedi précédent , les autorités ont une nouvelle fois déployé un dispositif policier impressionnant dès les premières heures de la matinée dans toutes les rues de la capitale du pays, Alger.

Les gares ferroviaires ont, une nouvelle fois, été fermées et aucun train n’a quitté les quais d’Alger. Les barrages routiers ont été multipliés notamment sur l’autoroute qui relie Tizi-Ouzou, Boumerdes et Béjaia à Alger. Des contrôles policiers ont été effectués au niveau des différents carrefours de la capitale. Selon le journal, en vue d’effrayer la population et de la dissuader d’aller manifester, les forces de l’ordre, ont usé à maintes reprises d’un ton menaçant en direction des Algériens.

A noter par ailleurs que Fodil Boumala, un des fondateurs de la Coordination, s’en est pris une nouvelle fois aux autorités. « Il faut une rupture définitive avec ce régime incarné depuis 1999 par le pouvoir lui-même, composé de forces militaro-civiles, parmi lesquelles le président Abdelaziz Bouteflika« , a-t-il ainsi déclaré samedi.

Rappelons que la CNCD, coalition de partis, de membres de la société civile et de syndicats autonomes, a été créée le 21 janvier dernier à la suite des émeutes meurtrières du début de l’année en Algérie, lesquelles sont à l’origine du décès de 5 personnes, 800 blessés étant par ailleurs officiellement dénombrés. Ces mouvements de révolte avaient été déclenchés par une brusque flambée des prix des produits de première nécessité.

Sources : AFP, Reuters, Le Parisien, ElWatan

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