Portugal : rachat « détourné » d’une partie de la dette par le fonds spécial portugais

Pas belle la vie ? le journal portugais ionline    nous apprend que le Portugal a récemment procédé au rachat de ses propres obligations.

Comment ? via un fonds spécial portugais destiné à supprimer les dettes publiques et financé par le produit des privatisations.

Selon le journal, le Portugal a ainsi dépensé près de 1,5 milliard d’euros dans le cadre d’une telle opération.

Objectif affiché : «  favoriser la liquidité du marché secondaire » selon les termes officiels.

Rappelons que la dette publique portugaise représentait 151,7 milliards d’euros en 2010. Un chiffre qui ne comprend pas les dettes des gouvernements de Madère et des Açores

A la veille de la nouvelle année, alors que le Portugal suscite des craintes multiples sur les marchés financiers compte-tenu de l’état très fragile de ces finances, l’Etat portugais a annoncé qu’il émettrait « environ 20 milliards d’euros » de dette en 2011 en vue de répondre à ses besoins de financement.

L’opération sera réalisée essentiellement à travers l’émissions d’obligations du trésor pour un montant « situé entre 18 et 20 milliards d’euros« , a précisé l’Institut de gestion du crédit public (IGCP), l’agence publique de la dette.

En décembre, l’agence de notation Moody’s avait annoncé qu’elle réfléchissait à un possible abaissement d’un cran ou deux de la note du Portugal, actuellement de « A1 » pour la dette long terme. Raisons invoquées : l’impact de son plan d’austérité sur son dynamisme économique.

Dans un communiqué, Moody’s s’était en effet dit dit préoccupé « par la croissance molle » du Portugal, liée à la faiblesse de la demande intérieure. Cette situation va être « exacerbée par l’impact de l’austérité budgétaire« , avait-t-elle ajouté.

Rappelons que le pays s’est doté d’un budget d’une rigueur sans précédent dont l’objectif est de réduire le déficit public de 7,3% du PIB cette année à 4,6% fin 2011.

Mais l’agence s’inquiète également de la capacité du Portugal à accéder aux marchés des capitaux dans des conditions financières acceptables. Elle se préoccupe par ailleurs de l’impact budgétaire d’un possible nouveau renflouement des banques portugaises.

Précisons à cet égard que début décembre, Moody’s avait annoncé qu’elle envisageait d’abaisser la note des principales banques portugaises en raison notamment de leur « grande dépendance » vis-à-vis des financements obtenus auprès de la Banque centrale européenne (BCE).

Le 30 novembre dernier, Standard and Poor’s (S&P) avait pour sa part placé la note de l’Etat portugais sous « surveillance négative ».

En mars dernier, le gouvernement portugais a rendu public son Programme de stabilité et de croissance (PEC), lequel prévoit une relance très significative du programme de privatisations afin de contribuer à la réduction de l’endettement de l’Etat (86 % du PIB prévu en 2010 contre 66,3 % en 2008).

En ce qui concerne le secteur de l’énergie, particulièrement impacté, le gouvernement envisage des cessions partielles des participations dans Galp (hydrocarbures, détenu actuellement par l’Etat à hauteur de 8 %), EDP (électricité, 25,73 %) et REN (réseau électrique, 51,08 %).

Le gouvernement a également décidé de céder une participation dans les chantiers navals de Viana do Castelo, qu’il détient à 100 % à l’heure actuelle ainsi que la totalité des actions de trois sociétés appartenant au secteur de la défense : Edisoft (60 %), EID (38,57 %) et Empordef IT (100 %). La privatisation de la compagnie aérienne TAP (détenue à 100% actuellement) a également été annoncée.

La cession des aéroports (ANA : 100 %) demeure quant à elle associée à la construction du nouvel aéroport de Lisbonne.

L’Etat prévoit également un désengagement partiel de la filiale fret de l’entreprise publique ferroviaire CP (détenue à 100 % ), la cession de l’exploitation de certaines lignes passagers étant par ailleurs envisagée. L’entreprise de matériel ferroviaire EMEF (100 %) figure également sur la liste.