La Belgique, nouveau mouton noir de la dette en Europe ? Cela pourrait bien être le cas. Alors qu’à la mi-décembre, l’agence de notation Standard & Poor’s a estimé que la note souveraine belge pouvait être abaissée dans les six mois, plaçant la note de du pays sous perspective négative, lundi, Bruno Colmant, ancien directeur de la Bourse de Bruxelles et actuel co-directeur d’Ageas a affirmé sur les ondes de Bel RTL que la Belgique était extrêmement endettée.
« Les marchés n’ont pas d’âme. La Belgique est extrêmement endettée. C’est un des pays les plus endettés de la zone euro. C’est un tout petit pays et il est clair que les spéculateurs essaient de trouver des zones de friction en matière économique. Il n’est donc pas du tout exclu que la Belgique subisse des attaques« , a ainsi affirmé Bruno Colmant, répondant aux questions du journaliste Bel RTL l’interrogeant sur l’éventualité d’une pression accrue des spéculateurs.
Certes, a-t-il toutefois concédé, atténuant ainsi ses propos, que la Belgique n’était « pas le Portugal ni la Grèce ». Mais selon lui, « le manque de décisions politiques et le manque de rigueur en matière de déficit budgétaire et d’endettement public peuvent poser problème ».
« On ne peut plus se permettre quelques mois d’attentisme« , a-t-il par ailleurs conclu.
En décembre dernier, Standard & Poor’s avait d’ores et déjà averti que la Belgique pourrait voir sa note souveraine prochainement rétrogradée si la situation de blocage politique persistait et si l’état de la dette ne s’améliorait pas.
« Nous pourrions abaisser d’un cran la notation souveraine de la Belgique si nous concluons que faute de consensus, le gouvernement ne peut stabiliser la trajectoire de la dette pour lancer des réformes« , soulignait ainsi S&P dans un communiqué.
« Si la Belgique ne parvient pas à former un gouvernement rapidement, un abaissement de la note pourra avoir lieu, potentiellement dans un délai de six mois » avait ajouté l’agence de notation.
Tout en déclarant avoir des inquiétudes sur les perspectives budgétaires de Bruxelles, concernant notamment l’atteinte de l’objectif de réduction du déficit à 4,1% du produit intérieur brut en 2011.
Quelques jours auparavant, Guy Quaden, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB) avait quant à lui appelé à la formation d’un nouveau gouvernement national « dans les prochaines semaines« . Ce dernier redoutait alors d’éventuels impacts négatifs que pourrait avoir sur l’économie belge et sur les marchés financiers internationaux la situation politique du pays.
avait toutefois considéré comme « bizarre » « et même plus qu’irrationnelle » l’attitude des marchés observée quelques temps plus tôt à l’égard de la Belgique, alors que les taux d’emprunt belges s’étaient envolés. « Je ne vois pas de possibilité de faire une assimilation raisonnable avec d’autres pays qui sont confrontés à des problèmes« , avait ainsi déclaré M. Quaden, dans une allusion à peine voilée au Portugal et à l’Espagne.
Le ministre belge des Finances Didier Reynders avait quant à lui estimé que la persistance des négociations en vue de la mise sur pied d’un gouvernement fédéral pourrait susciter « un climat psychologique, source de difficultés dans quelques semaines » sur les marchés financiers. S’exprimant dans le journal « Morgen», il avait par ailleurs ajouté que « l’instabilité politique est un problème plus important que l’ensemble des éléments positifs que nous pouvons mettre sur la table » pour justifier la bonne santé de notre économie.
Rappelons que depuis maintenant plus de six mois, le gouvernement belge se contente « d’expédier les affaires courantes», les communautés francophone et flamande du pays ne parvenant pas à s’entendre pour une réforme des institutions, préalable à la formation d’un nouveau cabinet. Cette paralysie, ajoutée à une dette publique nationale qui atteint presque 100% du PIB, fait redouter à certains que la Belgique soit rapidement contrainte de faire appel à une aide financière extérieure.
Sources : RTL.be, Reuters, AFP
AFP – 05/01/2011
Moody’s envisage d’abaisser la note de la Belgique :
L’agence d’