Crise alimentaire en vue ? les symptômes persistent, voire se font un peu plus nombreux chaque jour …. Alors que la production céréalière mondiale a été largement impactée par les aléas climatiques en Russie et en Argentine, c’est désormais au tour des meuniers français de s’inquiéter de l’émergence d’une situation tendue sur les stocks de blé d’ici juin prochain.
Vendredi, Bernard Valluis, président délégué de l’association nationale de la meunerie française a demandé au nom de la profession une suspension provisoire des droits de douane sur les importations de céréales. Objectif : fluidifier le marché en vue d’éviter tout incident dans l’approvisionnement normal du marché … et réduire les coûts de production …
La demande a été présentée au ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, en vue d’être transférée à Bruxelles, les autorités européennes étant les seules à pouvoir autoriser cette suspension.
Rappelons qu’une suspension des droits de douane avait déjà été décidée lors d’une précédente flambée des céréales en 2007-2008. Argument repris par Bernard Valluis pour obtenir uen nouvelle décision qui – selon lui – « calmer(ait) le jeu ».
Il est vrai que sécheresses et inondations ont fortement réduit l’offre des céréales présentes sur le marché ces derniers mois; tant et si « bien » que les pays producteurs se voient contraints de limiter leurs exportations pour pourvoir répondre à la demande interne.
A la mi-janvier, le ministre de l’Agriculture Bruno avait laissé entendre que la France pourrait prochainement mettre en oeuvre des mesures de limitation des exportations de blé. But affiché : maintenir un niveau de stocks adéquat dans l’Hexagone dans l’hypothèse où les ventes de céréales des pays étrangers continuaient à chuter.
«Si jamais la crise devait se poursuivre, il faudrait prendre des dispositions pour limiter les exportations et garantir le niveau des stocks», avait ainsi indiqué Bruno Le Maire sur Canal+.
Pour étayer ses propos, Bruno Le Maire a par ailleurs rappelé qu’en juillet dernier, suite à l’arrêt des exportations de blé russes consécutif à une sécheresse sans précédent, les prix du blé avaient doublé en trois semaines.
En septembre dernier, alors que les incendies reprenaient de plus belle en Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine, avait annoncé que l’embargo russe sur les exportations de céréales ne serait pas levé avant la récolte 2011.
De telles mesures avaient été prises à l’été 2010 par le gouvernement, la canicule ayant eu un impact non négligeable sur la production agricole russe. Le 5 août, Moscou avait ainsi annoncé la suspension temporaire à partir du 15 août des exportations de céréales et des produits agricoles. Des propos qui avaient alors provoqué une véritable flambée des cours du blé sur les marchés internationaux, lesquels avaient d’ores et déjà atteints des niveaux records en raison des inquiétudes sur les récoltes.
A la mi-août, le gouvernement russe avait abaissé à 60-65 millions de tonnes sa prévision de récolte de céréales pour 2010, contre 95 millions de tonnes initialement.
Les entreprises de la meunerie souhaitent pouvoir s’approvisionner à l’étranger, mais cela pourrait renforcer la concurrence