Impact majeur de la Révolution du jasmin sur la Bourse de Tunis. Toutes les transactions ainsi que l’ensemble des opérations de souscriptions et de rachats portant sur les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) ont été suspendues lundi 17 janvier et ce jusqu’à une date indéterminée.
Le Conseil du Marché Financier, l’organisme de régulation, « tiendra le public et les intervenants sur le marché informés au fur et à mesure de l’évolution de la situation » a-t-il indiqué dans un communiqué.
La semaine dernière, des intermédiaires en bourse avaient d’ores et déjà relevé des « ventes massives de plusieurs membres de la famille présidentielle » et une importante chute des cours.
Une fuite donc préméditée de la part de l’ancien Président Ben Ali et de sa belle-famille Trabelsi, qualifiée par certains de quasi-mafia ayant fait main basse sur l’économie de la Tunisie.
Compte-tenu de la situation, épargnants et petits porteurs redoutent que la reprise ne soit très difficile.
Rappelons toutefois qu’en 2008, la place boursière avait réussi la performance de progresser de 10,7% en 2008, la troisième hausse mondiale. Son atout d’alors ? une faible exposition aux mouvements de capitaux internationaux. Certains – peu visionnaires ? – n’hésitaient plus à qualifier la Bourse de Tunis d' »oasis de stabilité financière ».
Néanmoins, ce résultat devait être corrélé avec la faible capitalisation et le peu d’intégration d’une Bourse somme toute naissante.
S’il est clair que la place était faiblement ouverte aux marchés internationaux en 2008, les avis divergeaient alors, sur l’aspect positif ou non d’une telle situation. A moyen terme, un tel « avantage » pourrait se retourner contre elle.
Selon certains analystes, à trop rester protégée, et compte tenu de la structure du marché que cela induit (trop fort pourcentage de particuliers), la bourse de Tunis pourrait manquer de réactivité.
Selon la Banque Centrale de Tunisie les placements étrangers se limitaient en 2009 à 25% de la capitalisation boursière, mettant la place à l’abri de la tempête internationale. Les capitaux cotés sur la place tunisienne étant détenus par des « actionnaires de référence » (les Trabelsi ? ) et seuls 10% des investissements étant flottants.
Petit rappel toutefois : sa capitalisation boursière se limitait en 2008 à 5 milliards de dinars, soit 2,8 milliards d’euros, une des plus faibles de la région. Autre élément importante : on peut observer beaucoup d’établissements financiers parmi la quarantaine d’entreprises cotées.
En avril 2008, la Bourse de Tunis avait accueilli Artes, le concessionnaire de Renault et de Nissan en Tunisie, lequel avait alors ouvert 39% de son capital à l’actionnariat public sur le marché local. L’opération d’introduction, qui était alors la plus importante sur la place de Tunis depuis plus d’une dizaine d’années, avait permis à la société de lever près de 90 millions de dollars.
Sources : AFP, Challenges, Tustex.com
Bourse des Valeurs Mobili
Les Afriques.com 14/01/2011
——————————————-
Semaine rouge