Création d’obligations européennes : Juncker et Merkel s’opposent

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Nouvelle source de conflit au sein de l’Union européenne ? Cela y ressemble.

Le sujet du moment : l’émission d’obligations européennes, lesquelles seraient communes à   l’ensemble des pays de la zone euro . Une proposition mise en avant par le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker mais nettement rejetée par l’Allemagne . La France ne se montrant guère enthousiasmée par une telle éventualité.

Jeudi, Jean-Claude Juncker s’est en effet dit persuadé jeudi que des obligations de telles sortes finiraient pas exister, exhortant une nouvelle fois les différents pays membres à aller dans son sens.

« Je suis convaincu que les obligations européennes pourraient être, et un jour seront, un instrument pour contrecarrer les mouvement irrationnels des marchés financiers qui sont dirigés vers tel ou tel pays de la zone euro et contre la zone euro dans son ensemble », a ainsi déclaré le président de l’Eurogroupe sur sur la chaîne de télévision allemande ZDF.

Rappelons qu’en début de semaine, Jean-Claude Juncker, président de l’entité rassemblant les ministres des Finances de la zone euro et le ministre italien des Finances Giulio Tremonti ont appelé à  l’émission d’obligations d’Etat commune à  tous les pays de la zone euro, appelées « E-bonds » et correspondant dans les faits à des emprunts lancés en commun par plusieurs Etats.

Objectifs affichés : affirmer « l’irréversibilité de l’euro » et mutualiser les risques.

Mais c’était sans compter sur l’opposition de l’Allemagne, Berlin faisant état d’obstacles juridiques et économiques à l’introduction d’E-bonds tout en brandissant l’arme fatale : la nécessité de recourir à des changements fondamentaux dans le Traité d’Union européenne pour pouvoir mettre en oeuvre de telles mesures.

Une position allemande aussitôt qualifiée par M. Juncker d’attitude « anti-européenne ».

Jeudi, l’Elysée a indiqué pour sa part estimer qu’il n’y avait pas lieu, pour l’instant, d’ajouter l’émission d’obligations européennes à la liste des scénarii disponibles pour tenter de faire face à la crise financière qui secoue la zone euro.

« Il n’y a pas lieu aujourd’hui de discuter de nouvelles propositions alors même que nous venons de nous mettre d’accord sur un mécanisme permanent » de soutien, a par ailleurs ajouter la Présidence française.

Autres arguments mis en avant par l’Elysée : cette proposition « a fait l’objet de réactions de la part de l’Allemagne, elle pose des difficultés, notamment de moralité, de partage des coûts et des gains des émissions ».

Sources : AFP, Reuters

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