Italie : Fitch confirme la note AA-

berlusconi basta.jpg

Bonne nouvelle pour l’Italie : Fitch juge désormais que la situation de ce pays doté d’une énorme dette publique n’est pas plus pire que si c’était pire

L’agence de notation financière

a ainsi confirmé vendredi la note à long terme AA- de l’Italie, assortie d’une perspective stable.

Argument invoqué qui pourrait bien inquiéter les marchés : la situation budgétaire italienne s’avère moins tendue que celle d’autres pays européens. Comme quoi, tout va bien … ou presque …

S’exprimant dans un communiqué, l’agence de notation a également confirmé la note à court terme F1+.

Selon Fitch, « l’envergure et la nature des défis budgétaires auxquels le gouvernement italien fait face sont moins astreignants  » que pour beaucoup d’autre pays européens.

Sans devoir recourir à la mise en place d’un plan de relance massif, le gouvernement de Silvio Berlusconi a réussi à limiter la progression du déficit public. Lequel a atteint 5,3% du PIB en 2009, soit une valeur inférieure au déficit de nombreux pays européens … amis un taux tout de même guère réjouissant.

Rappelons également que fin juillet, le gouvernement a mis au point un plan d’austérité de 25 milliards d’euros, approuvé par le Parlement. Objectif : ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB en 2012.

Autres éléments positifs mis en avant par Fitch : le faible endettement des ménages ainsi que les « réformes des retraites des deux dernières décennies« , lesquelles devraient limiter l’impact du vieillissement de la population sur les finances publiques.

Mais tout n’est pas rose pour autant : l’agence de notation rappelle que la dette publique du pays a fortement progressé depuis deux ans. De 105,8% du PIB en 2008, elle est passée à 115,8% l’an dernier et devrait progresser à 119,2% en 2011, selon les prévisions du gouvernement.

Une situation qui pourrait conduire Fitch à revoir ses positions en cas de non-respect du programme d’assainissement budgétaire.

Mardi, l’agence de notation Standard and Poor’s (SP) avait également confirmé la notation de l’Italie, tout en avertissant d’ores et déjà que l’instabilité politique du pays pouvait être un « facteur de risque » pour les finances du pays.

Dimanche, le président de la Chambre des députés italienne, Gianfranco Fini a invité le président du conseil, Silvio Berlusconi, à entamer des consultations pour former un nouveau gouvernement.

Dans un discours prononcé devant les membres de son nouveau parti, baptisé Avenir et Liberté, il s’est dit prêt à soutenir une nouvelle équipe ministérielle emmenée par Berlusconi sous certaines conditions : que ce dernier révise son programme d’aide au développement du sud de la Péninsule, qu’il adopte un plan de relance de l’emploi et que les centristes de l’Union des démocrates chrétiens (UDC) soient associés à la coalition au pouvoir. Il a en outre réclamé une réforme du code électoral.

Si ces conditions ne sont pas remplies, a averti Fini, le ministre, le vice-ministre et les secrétaires d’Etat issus de sa formation pourraient remettre leur démission.

Sources : AWP, AFP, Reuters

A lire également :

Italie : le montant record de la dette publique ne semble pas inquiéter les marchés

 

 

(2 commentaires)

  1. 21/09/2010
    —————–
    Le président de l’IOR, la banque du Vatican, et un autre haut dirigeant font l’objet d’une enquête du parquet de Rome pour violation d’une nouvelle loi italienne anti-blanchiment
    AFP
    Le président de l’IOR, la banque du Vatican, et un autre haut dirigeant font l’objet d’une enquête du parquet de Rome pour violation d’une nouvelle loi italienne anti-blanchiment, une procédure qui a suscité la « perplexité » et l' »étonnement » du Vatican.
    Le patron de l’IOR (Institut des oeuvres religieuses), Ettore Gotti Tedeschi, et un autre responsable de la banque dont l’identité n’a pas été officiellement communiquée, sont soupçonnés de ne pas avoir respecté une clause d’une législation anti-blanchiment datant de 2007. Cette loi qui applique une directive européenne rend obligatoire la mention du mandataire de toute opération financière ainsi que son objectif et sa nature.
    Ils ne sont donc pas soupçonnés de blanchiment d’argent sale proprement dit, mais d’omissions concernant les sujets auteurs des opérations.
    Le Vatican n’a pas tardé à réagir, exprimant sa « perplexité » et son « étonnement » face à la procédure. Il a assuré de sa « totale confiance » M. Gotti Tedeschi et le directeur général, Paolo Cipriani.
    La mise en cause des responsables de l’IOR est liée à la saisie, lundi à titre préventif, de 23 millions d’euros de la IOR déposés sur un compte courant dans une agence romaine d’une autre banque (Credito Artigiano). Ces 23 millions devaient être transférés à hauteur de 20 millions à une banque internationale (JP Morgan Frankfurt) et de trois à une autre banque italienne (Banca del Fucino).
    « Banque des prêtres »
    L’IOR, surnommée la « banque des prêtres » gère les comptes des ordres religieux et des associations catholiques. C’est une structure bénéficiant du statut extraterritorial accordé au Vatican, donc non tenue de respecter les normes financières en vigueur pour les établissements italiens. Cependant la justice italienne peut depuis 2003 enquêter sur l’IOR et la banque est sous surveillance particulière de la Banque d’Italie qui a signalé les deux opérations à la justice le 15 septembre.
    Le Vatican a « manifesté perplexité et étonnement quant à l’initiative du parquet de Rome ». Il a affirmé avoir fourni « les données nécessaires » à la Banque d’Italie et effectuer « couramment » ce type d’opérations avec d’autres banques italiennes, selon un communiqué de la secrétairerie d’Etat. Le Vatican a souligné sa « volonté de totale transparence » en disant s’efforcer de faire entrer le Vatican dans la « liste blanche » de l’OCDE et du GAFI.
    Le secrétaire d’Etat et numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, est également président de la « Commission cardinalice de vigilance » de l’IOR.
    Cette instance de cinq cardinaux avait été mise en place après le scandale provoqué par la faillite, en 1982 (bien 1982), de la banque italienne privée Banco Ambrosiano, dont l’IOR était le principal actionnaire.
    L’enquête menée à cette occasion a montré que la banque Ambrosiano recyclait l’argent de la mafia sicilienne, en relation avec la loge maçonnique illégale P2 travaillant pour la CIA, le renseignement américain.
    Il y a environ un an, l’Institut a changé de patron avec la nomination à sa présidence d’Ettore Gotti Tedeschi, représentant en Italie du groupe espagnol Santander, en remplacement d’Angelo Caloia.
    Spécialiste de l’éthique de la finance, il a été choisi, selon les médias, pour remettre en ordre les comptes du IOR.
    En juin, le journal Repubblica avait affirmé que le IOR était sous enquête du parquet de Rome qui le soupçonnait d’opérations de blanchiment d’argent. Pour les enquêteurs, les comptes gérés par l’IOR auprès de plusieurs banques italiennes sans nom de titulaire seraient « des « ‘paravents’ pour cacher différents délits, comme la fraude ou l’évasion fiscale ». Sur un de ces comptes, découvert en 2004, « environ 180 millions d’euros ont transité en deux ans », écrivait la Repubblica.

Les commentaires sont fermés.