Retour à la niche pour les journalistes ?

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Un brin provoc le sieur Yanick Paternotte ? Alors que l’épineux dossier des niches fiscales pourrait attiser le feu sur l’affaire Bettencourt, ce député UMP vient d’avoir une idée « géniale » … ou presque.

L’élu – par ailleurs  créateur de l’Amicale des Bleus  de l’UMP, çà ne s’invente pas ! –  a réclamé mardi au ministre du Budget François Baroin de « s’attaquer à la niche » fiscale dont bénéficient les journalistes.

Tout en n’omettant pas de préciser que la droite « ne compte pas beaucoup d’amis » dans la profession. Dommage que Stéphane Guillon soit désormais interdit de chronique sur France Inter. La nouvelle aurait dû l' »inspirer » … « Comme on ne compte pas beaucoup d’amis parmi les journalistes, qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer à leur niche ? », a lancé l’élu du Val-d’Oise à l’adresse de M. Baroin, si l’on en croit des participants à la réunion hebdomadaire, tenue à huis clos, du groupe UMP à l’Assemblée nationale.

Une réponse à sa manière aux « comportements » de certains journalistes, et notamment ceux de Médiapart, qui s’avèrent être de fins limiers dans l’affaire Woerth/Bettencourt.

La proposition de M. Paternotte n’a semble-t-il pas été prise au sérieux par les députés UMP, se souvenant peut-être que M. Baroin est lui-même un ancien journaliste …

Néanmoins, si l’on en croit certains participants, le ministre du Budget a rappelé que cette niche correspondait à une aide indirecte à la presse …. mais qu’en tout état de cause que toutes les niches seraient concernées par le coup de rabot de 10% voulu par le gouvernement dans le prochain budget. Une mesure suggérée à l ‘époque par le ministre du Budget d’alors, Eric Woerth …. Un tantinet « visionnaire » à sa façon ? … Qui sait …

Quoi qu’il en soit, « les journalistes contribueront à l’effort comme tout le monde« , a souligné mardi le ministre du Budget.

Rappelons que via cette « niche »  – ou plutôt cette allocation pour frais d’emplois  ? –  les journalistes peuvent déduire 7.650 euros par an de leur revenu imposable. C’est en 1934 que le gouvernement accorde, pour la première fois, un abattement fiscal de 30 % aux journalistes pour compenser les frais inhérents à l’exercice de la profession non pris en charge par l’employeur.

Le ministère a toujours rangé cet abattement parmi les « niches fiscales » et son existence a souvent été menacée. En 1973 et 1974, Valéry Giscard d’Estaing étant alors ministre des finances, une nouvelle attaque est portée contre ce « privilège ». Elle aboutira à l’encadrement des frais remboursables par l’employeur (et, par voie de conséquence, de ceux qui restent à la charge du journaliste).

Sources : AFP, Reuters, SNJ, JDD

(2 commentaires)

  1. Très bon article, la réaction de Mr. l’élu de la majorité me laisse perplexe.
    Je suis également étonné de la grande simplicité du raisonnement de Mr Paternotte : on les connait pas, on ne tire aucun bénéfice de ces gens là donc on leur rentre dans le lard…
    Il devrait plutôt s’occuper des vrais niches fiscales, celles qui sont bien injustes, bien inégales et qui minent l’économie et la société française dans son ensemble.
    Quand à « l’amical des Bleus de l’UMP », c’est tellement kitch que cela en deviendrait presque plaisant. Comme on dit chez nous les d’jeunz : LOL

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