La Suisse : un paradis fiscal selon le Brésil

ubs.JPGQuand il s’agit de mettre les pieds dans le plat, le Brésil joue gagnant. Faisant fi de considérations bassement diplomatiques, le gouvernement brésilien a décidé de considérer la Suisse comme un paradis fiscal.

Selon le journal brésilien « Estado do Sao Paulo », les autorités fiscales ont placé la Suisse et 13 autres pays sur leur liste noire en raison de la faible imposition des entreprises et du « secret bancaire et commercial ». Le Département fédéral des finances (DFF) a par la suite confirmé une information à ce sujet publiée dans la « NZZ am Sonntag ».

Mais la Suisse compte bien ne pas se laisser faire …Le DFF et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ont chargé l’ambassadeur de Suisse au Brésil « d’exprimer aux ministères des affaires étrangères et des finances la surprise » des autorités suisses face à cette procédure. Un complément d’informations a également été demandé.

La décision brésilienne est intimement liée aux débats actuels concernant l’accord d’entraide administrative entre la Suisse et les Etats-Unis sur la transmission aux autorités américaines de données concernant 4450 clients d’UBS, lesquels sont soupçonnés de fraude fiscale.

Le Secrétaire d’Etat au ministère des finances brésilien, Otacilio Cartaxo, a déclaré pour sa part qu’il existait un « sérieux problème » entre les Etats-Unis et UBS concernant la transmission de données de clients aux autorités américaines.

Rappelons qu’à l’automne 2007, les autorités américaines ont commencé à enquêter sur des conseillers de l’UBS, les soupçonnant d’avoir entraîné leurs clients américains à frauder le fisc.

Vers la fin 2008, les Etats-Unis ont exigé d’UBS qu’elle leur livre les données de près de 52 000 clients. En août 2009, Berne et Washington ont signé un accord dans lequel la Suisse s’engageait à livrer des données concernant 4450 comptes de clients américains tout en acceptant de payer 780 millions de dollars (654 millions d’euros) à la justice US. En échange, le fisc américain renonçait à exiger par la voie judiciaire la transmission de données relatives à 52.000 titulaires de comptes auprès d’UBS.

(2 commentaires)

  1. Ah la Suisse, ses chocolats, ses horloges à coucou et ses coffres-forts entourés d’un mielleux secret… Je pense que les brésiliens ont raison : pour combattre les paradis fiscaux il ne faut pas hésiter à foutre un coup de pied dans la fourmilière, quitte à ce que ça démange un tout petit peu après 🙂

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