Dès l’ouverture, le ton était donné, avec une très rapide cassure des 3700 pts. Mais la situation s’est constamment détériorée tout au long de la séance, le marché ne donnant jamais l’impression d’avoir la force de repartir de l’avant, tandis qu’en parallèle, l’euro menaçait sérieusement sa zone de support des 1.24/1.25$. Nous reviendrons à part sur le cas de l’euro dans notre prochaine analyse. En attendant, il s’agit de nous concentrer sur les conséquences de la séance du jour.
Un repli qui en soi n’a rien de très surprenant si on regarde la configuration graphique de ces derniers jours. Il était clair depuis le départ que le rebond du début de semaine n’était qu’un rebond technique. Arrivé au contact d’importantes résistances (la zone des 3785) et d’une MM20 fortement baissière, il était normal que le marché reparte à la baisse, au moins un temps. Ce qui est plus difficile à interprêter, c’est la rapidité de la rechute. Est-ce du à un certain manque de volumes pour cause de pont de l’ascension ? Peut-être, mais le DAX a quand même cédé plus de 3%, tandis que la bourse de Madrid plongeait de 6.6% et celle de Milan de 5.3%. Il semble en fait bel et bien qu’il ne s’agisse simplement que d’un retour des inquiétudes liées à la situation de l’Europe, une fois l’effet surprise du plan Européen un peu estompé.
Ce plan n’aurait-il finalement servi à rien, si ce n’est reculer l’échéance d’une nouvelle chute boursière ? N’est-ce qu’une simple réplique du séisme de la semaine dernière, dans un marché qui ne sait plus trop quoi penser ? Risquons nous de nous diriger vers un nouveau scénario à l’image de celui de septembre 2008 ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre à l’aide de l’analyse technique.
Côté supports et résistances, la zone des 3785, approchée à l’ouverture jeudi, et la MM20 ont clairement confirmé leur rôle. De même que le seuil des 3630/3640, qui a joué quelque part cette semaine un rôle de point pivot entre biais haussier et biais baissier. Enfin, la zone des 3550 a également confirmé son importance, avec une ouverture virtuelle lundi juste au dessus (l’ouverture réelle s’est faite plus basse uniquement du fait de la non-cotation de nombreux titres, réservés à la hausse à l’ouverture). Ces trois zones devraient continuer à jouer un rôle très important dans les prochaines séances et prochaines semaines, sachant bien entendu qu’il nous faut également regarder plus bas, compte tenu de la clôture de vendredi.
Et c’est là que ça se complique un peu, car les supports que nous avons sont essentiellement des supports MT ou LT, qui sont donc un peu moins précis et faciles à suivre, d’autant que la plupart ont été bien mis à mal par la séance du vendredi 7 mai. On commencera par l’oblique rouge, qui passe vers 3490/3500, puis par la zone des 3450 (oblique verte ? + horizontale), avant une autre horizontale sur 3400/3420, et enfin la zone des 3320/3340 que l’on élargira aux 3350 pour inclure le point bas du 7 mai.
A partir de quel niveau doit-on considérer le rebond de ce début de semaine comme consommé, avec risque majeur de nouvelle phase d’accélération baissière ? Essayons de voir comme le marché s’était comporté en septembre 2008, avec le graphique ci-joint. Mis à part la très forte réaction haussière du 19 septembre (entourée en noir), de taille équivalente à celle du lundi 10 mai, on note tout de suite une certaine différence dès les jours suivants. Le marché était en effet très vite revenu sur une grande partie de ses gains, revenant en trois jours au niveau de l’ouverture du 19 septembre.
Dans le cas présent, le marché est parvenu à confirmer durant trois jours les niveaux atteints en clôture lundi, avant de lourdement rechuter ce vendredi. A cette époque également, le repli qui avait précédé était sensiblement moins violent que celui que nous avons eu début mai, et la configuration des moyennes mobiles était également assez différente. Bref, il n’est pas évident de relever de réelles similitudes entre ces deux phases de marché. D’ailleurs, le rebond était intervenu un vendredi, alors que c’est un lundi ce coup-ci.
Et s’il fallait aller chercher une similitude tout simplement quelques semaines plus tard, avec le rebond du 13 octobre 2008, survenu lui aussi un lundi après une semaine particulièrement noire ? Certes il apparaît un certain nombre de différences, comme la présence de nombreux gaps que nous n’avons pas ces jours-ci (même si nous avions eu un gap baissier le vendredi 7 mai à l’image de celui du vendredi 10 octobre), ou encore des variations d’une amplitude bien plus élevée encore. Mais au moins au niveau de la MM20 et de la configuration d’ensemble, on note une similitude peut-être un peu plus évidente que dans le cas précédent. Le mouvement de cette époque a juste été d’une ampleur plus importante et s’est déroulé dans un timing un peu plus rapide que ce que nous avons ces jours-ci. Doit-on donc essayer de caler l’évolution des séances à venir sur ce qu’il s’est passé fin octobre 2008 ?
Nous ne sommes pas sûr qu’il s’agisse de la bonne approche. Nous avons tenu à vous proposer ces comparaisons car elles ont été évoquées à plusieurs reprises. Il nous semble plus sage de nous concentrer sur la situation présente, d’autant qu’il y a une différence majeure que nous avons déjà évoquée le week-end dernier notamment : le fait que les marchés américains ou le DAX par exemple soient dans une configuration bien moins dégradée que ce que nous pouvons avoir sur le CAC. Un simple coup d’oeil au DAX (ci-contre) suffit à s’en rendre compte, même si ce dernier n’intègre pas les détachements de dividendes…
Alors à quoi s’attendre pour la semaine qui vient ? Bien malin qui pourra le dire avec certitude. Nous noterons en tout cas que le Nasdaq est venu combler vendredi son gap haussier de lundi sans pour autant l’invalider, et si la porte est ouverte pour une nouvelle dégradation baissière, les bulls n’ont peut être pas dit leur dernier mot. Cela nous promet en tout cas sans doute une belle volatilité, et c’est jour après jour qu’il faudra suivre l’évolution de la situation.
Pour lundi, la zone des 3550 sera bien entendu au centre de toutes les attentions. Son enfoncement en clôture dégraderait sérieusement la configuration, mais les supports mentionnés plus haut sur 3490/3500, 3450, 3400/3420, puis éventuellement 3320/3350 ne seront pas à négliger. En dessous par contre, une nouvelle accélération baissière serait attendue, direction les 3230/3240, puis les 3100 pts.
A la hausse, la situation restera délicate pour les bulls tant qu’ils n’auront pas ramené le CAC au dessus des 3630/3640. Ce n’est qu’au delà qu’il pourraient envisager une reprise du rebond, direction la MM20 et les 3785. Avant 3630/3640, on notera les 3580, 3600 et 3620.
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