Azerbaïdjan : participation dans South Stream ?

Nabucco2-south-stream2.jpgCoût dur pour Nabucco. Alors que la guerre des pipelines fait rage sur fond de projets concurrents opposant la Russie à l’Union européenne, l’Azerbaïdjan pourrait participer au projet de gazoduc russo-italien South Stream, concurrent du projet européen.

Depuis de nombreux mois, Bakou semble vouloir ménager la chèvre et le chou, en soutenant également le projet Nabucco dont l’objectif premier est justement de contourner la Russie, en tentant de s’affranchir de sa « tutelle ». A moins que l’Azerbaïdjan veuille tout simplement « manger à tous les rateliers » et monnayer sa participation. Qui sait …

Quoi qu’il en soit, le pays doté d’une position on ne peut plus stratégique est tout à fait conscient que les deux projets sont grandement dépendants de sa volonté d’alimenter l’un ou l’autre des gazoducs …. Le véritable nerf de la guerre.

« L’Azerbaïdjan n’exclut pas de participer » au projet South-Stream a ainsi indiqué le PDG de la compagnie énergétique publique Socar, Rovnag Abdullayev, au journal interne du géant russe Gazprom.

Tout en affirmant haut et clair être « contre la politisation de la question du transit des hydrocarbures« . Dans la série : faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais …

Mais Rovnag Abdullayev rest tout de même honnête quelque part en affirmant par ailleurs soutenir « tous les projets qui répondent aux intérêts économiques de l’Azerbaïdjan« . Le message est clair … et tente d’attirer le plus offrant.

Rappelons à cet égard que South Stream doit acheminer du gaz de Russie vers l’Europe via la mer Noire, mais en contournant l’Ukraine … pays de transit pas assez « docile » aux yeux de Moscou.

Le projet Nabucco est quant à lui destiné à acheminer le gaz de la mer Caspienne, en contournant cette fois-ci la Russie. Objectif : diminuer la dépendance de l’Union européenne vis-à-vis du gaz russe.

Mais le nerf de la guerre demeure les modes d’approvisionnement de ces deux pipelines … dont la rentabilité ne pourra être effective qu’à partir du moment où il sera alimenté en hydrocarbures. Et c’est là où le bât blesse ….

L’Azerbaïdjan a à plusieurs reprises, exprimé son soutien à Nabucco, dont il est censé être l’un des principaux fournisseurs en gaz.

Mais, en octobre dernier, Moscou a signé un contrat avec Bakou prévoyant la livraison à long terme de gaz à la Russie. Les deux pays ont convenu d’augmenter les volumes en 2010 et en 2011 … des éléments faisant peser de lourdes menaces sur les livraisons de gaz destinées au projet Nabucco.