Woerth : volte-face sur la limitation du déficit dans la Constitution

tirer-loreille-L-1.jpgIl y en a un qui a du se faire tirer les oreilles ….

Très certainement repris à l’ordre, le ministre du Budget Eric Woerth, a fait quelque peu volte-face mercredi sur sa proposition d’inscription dans la Constitution d’une limitation des déficits, à l’instar de l’Allemagne.

Se reprenant sur la nécessite de positionner un tel garde-fou dans la Constitution, Eric Woerth a ainsi laissé entendre – dans un entretien accordé à LCI – que son objectif était avant tout « d’avoir des règles qui soient capables d’orienter la dépense publique en France« , estimant par ailleurs que cette dernière était excessive.

Pourtant la veille, dans un entretien publié sur le site internet de L’Express, le ministre s’était montré clairement favorable à l’inscription d’une telle règle dans la Constitution.

Tout en ajoutant qu’il se rendrait le 18 janvier en Allemagne, pays où existe d’ores déjà une règle constitutionnelle fixant une limite en pourcentage au déficit public, assortie d’un délai pour la respecter.

Précisant que si dans un premier temps, il n’y était pas favorable, le ministre avait concédé avoir changé d’avis, le gouvernement allemand ayant pu démontrer depuis près de trois ans qu’il respectait des règles de finances publiques, telle le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, même en pleine crise ».

« Aujourd’hui, en France, le niveau de dépenses publiques par habitant est de 16.500 euros. Ce chiffre augmente de 500 à 600 euros par habitant chaque année« , avait également affirmé le ministre du Budget. « Pour réduire les déficits publics, sans augmenter les impôts, nous voulons réduire cette hausse de moitié« , avait-il ajouté.

Mais virage à 359 ° degrés mercredi …. Eric Woerth estimant désormais qu’il était « impossible » d’appliquer une telle règle en France « dans un premier temps« . Le plus dur selon lui : fixer une durée limite pour l’obtention d’un budget sans déficit.

Rappelons à cet égard qu’une nouvelle disposition de la Constitution allemande oblige désormais Berlin à réduire son déficit à partir de 2011 et à le restreindre d’environ 10 milliards d’euros par an d’ici 2016 pour le limiter à 0,35% du produit intérieur brut (PIB).

Interrogé par ailleurs sur une éventuelle faillite de la France, M. Woerth a par ailleurs affirmé de manière catégorique que la France n’était pas en faillite, le déficit étant financé.

Nicolas Sarkozy n’a pas exclu pour sa part d’inscrire dans la Constitution l’obligation de revenir à l’équilibre budgétaire, tout en fixant une date-butoir. Il a toutefois souhaité que ce débat ait lieu à l’occasion de la conférence nationale sur les déficits, laquelle doit se tenir fin janvier. Objectif affiché par le Président : formuler des « propositions pour sortir de la spirale des déficits et de l’endettement ».

La semaine dernière, Eric Woerth avait laissé entendre qu’une deuxième conférence nationale sur les déficits publics aurait « certainement » lieu en avril.

La première conférence de janvier aurait ainsi pour objectifs de présenter les priorités du Président de la République, et d’échanger avec lui, la deuxième conférence devant permettre « d’arrêter des décisions« , avait alors indiqué le ministre. Tout en n’excluant pas qu »une première salve de décisions » ait lieu dès janvier.

Sources : AFP, Reuters, Les Echos

Un commentaire

  1. pourquoi ne nationalise t’on pas l’argent ,les banques, la bourse pour l »empècher de jouer au monopoly avec l’argent public et redonons la vraie valeur des choses en ne permettant que des cotations trimestrielles des valeurs boursières liées qu’ aux résultats ? Les traders à la mine !

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