Si les tensions autour du Yemen pourraient avoir des conséquences importantes sur les exportations de gaz (GNL) du pays, l’attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit pourrait avoir un imact non négligeable …. sur les constructeurs et vendeurs de scanners corporels …
Des experts suggèrent en effet que la tentative d’attentat aurait pu être évitée si les contrôles dans les aéroports se faisaient à l’aide de scanners corporels plutôt que de portiques de sécurité.
Dimanche, le Premier ministre britannqiue Gordon Brown a annoncé que les aéroports du Royaume-Uni allaient progressivement être dotés de ce type d’appareils . Le but : renforcer les contrôles de sécurité en réponse à l’attentat manqué du 25 décembre dernier, pour pouvoir parer au type de dispositif utilisé par le « pirate » nigérian, indétectable avec les moyens conventionnels
« Nous avons reconnu qu’Al-Qaïda utilise de nouvelles formes d’armes et nous devons y répondre de façon adéquate », a expliqué le Premier ministre dans une interview sur la chaîne BBC1.
« Maintenant que le gouvernement a donné son feu-vert, nous allons mettre en place des scanners corporels complets aussi vite que possible« , a précisé pour sa part une porte-parole de l’opérateur des aéroports BAA.
Les autorités néerlandaises avaient annoncé mercredi l’utilisation de scanners corporels complets à l’aéroport d’Amsterdamn-Schiphol d’ici trois semaines pour tous les vols vers les Etats-Unis. Le Nigeria s’est également engagé à doter ses aéroports de scanners.
Précisons que, les scanners corporels transmettent des fréquences radio dont les ondes traversent les vêtements et dessinent sur l’écran le corps – dépouillé de tous ses apparats – en trois dimensions. L’appareil testé dans plusieurs aéroports d’Europe devait être expérimenté pour la première fois en France, à Nice.
Le projet avait été enterré suite aux réserves émises par Bruxelles, qui avait écarté fin 2008 l’idée de recourir à ces scanners dans tous les aéroports de l’Union européenne.
Aux Etats-Unis, des appareils de ce type sont déjà à l’oeuvre dans 19 aéroports … et leur utilisation pourrait être étendue. Un marché à énorme potentiel donc alors que le USA comptent à eux seuls 450 aéroports et environ 2.000 points de contrôle.
Le marché mondial des scanners corporels se partage entre quatre fabricants principaux : les américains L-3 Communications, ASEI (American Science and engineering), Rapiscan (filiale d’OSI Systems) et le britannique Smiths Detection.
Jeudi dernier, l’action de L-3 Communications a pris 3% en une seule journée, atteignant même un sommet depuis 14 mois durant la semaine. Le titre d’AESI a progressé quant à lui de 10,5% au cours des séances de lundi et mardi et celui d’OSI Systems de 26%.
D’après Joe Reiss, porte-parole d’ASEI, un scanner corporel coûte environ 100.000 dollars, soit dix fois plus qu’un portique de détection de métaux classique.
Mais selon Steve Lott, porte-parole de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le coût serait d’environ « un demi-million de dollar » par scanner corporel. Soulignant par ailleurs que les scanners corporels « ont pour inconvénient un « coût élevé et ralentissent le processus » de contrôle dans les aéroports. L’IATA appelle donc les gouvernements à se focaliser aussi sur un « meilleur recueil de données possible » sur les passagers.