Alors que l’Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires) vient de claquer la porte du Medef, plus de 200 entreprises du secteur ont annoncé vendredi qu’elles quittaient leur confédération.
Parmi elles : Bonduelle et Fleury Michon.
L’Assemblée générale de l’Adépale (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés) a ainsi décidé, à l’unanimité, de quitter l’Ania à compter du 1er janvier 2010.
Ironie du sort ou « retour de bâton » : alors que l’Ania avait notamment pointé du doigt les couts de sa cotisation au Medef, les jugeant disproportionnés, à son tour l’Adepale a estimé trop élevées les cotisations versées à l’Ania.
Représentativité: la guerre Medef-CGPME éclate sur le terrain judiciaire
PARIS, 26 juil 2010 (AFP)
La confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a annoncé lundi avoir porté devant le Conseil d’Etat son différend avec le Medef sur la représentativité, faisant éclater au grand jour un « conflit larvé » entre les deux organisations patronales.
Au coeur de la dispute, figure la répartition des sièges entre les organisations patronales au sein des instances de Pôle Emploi, l’établissement public né en 2009 de la fusion entre les Assedic et l’ANPE.
« C’est un aboutissement juridique d’un conflit qui est larvé depuis plusieurs mois », a dit à l’AFP le secrétaire général de la CGPME, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, confirmant une information de La Tribune.
Reconnaissant « une rivalité entre CGPME et Medef sur la représentation des PME », il a estimé que son organisation ne pouvait « pas accepter que le Medef s’arroge le quasi-monopole des PME car ça ne correspond pas à la réalité » du terrain.
La CGPME conteste les trois sièges sur cinq attribués au Medef au sein des instances paritaires régionales (IPR), rattachées aux 26 directions de Pôle emploi, qui veillent notamment à la bonne application de l’accord de l’assurance chômage et statuent sur certains cas particuliers.
Elles sont composées de cinq représentants des salariés (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) et de cinq représentants patronaux (trois Medef, un CGPME et un UPA, patronat de l’artisanat), selon Pôle Emploi.
La CGPME veut faire annuler par le Conseil d’Etat la décision du président de Pôle Emploi Dominique-Jean Chertier (UIMM, branche du Medef) d’attribuer trois sièges au syndicat patronal, prise selon M. du Mesnil, « un beau matin » et en accord avec le ministère de l’Emploi.
« La requête a été déposée le 30 juin pour excès de pouvoir », a précisé Me Jean de Salve de Bruneton, dont le cabinet représente la CGPME.
Interrogé par l’AFP, M. Chertier a répondu : « la majorité des instances paritaires de Pôle emploi fonctionnent, et plutôt bien. Il reste quelques points de blocages, en Loire-Atlantique et Rhône-Alpes. Maintenant, il y a un point de droit qui est soulevé, aux juristes de trancher ».
Pour la CGPME, cette procédure est « un signal pour montrer que dorénavant nous n’accepterons plus qu’on passe sur notre tête » pour désigner les représentants patronaux, a affirmé M. du Mesnil. Si auparavant « on n’en arrivait pas là, c’est probablement aussi parce que nos interlocuteurs étaient sans doute plus ouverts », a-t-il encore déclaré.
Il n’existe pas d’instrument de mesure de la représentativité patronale, alors que depuis 2008 les syndicats de salariés sont soumis à des mesures d’audience. Le fait d’être représentatif (des salariés ou des entreprises) confère le droit de siéger et de participer aux négociations.
Interrogé par l’AFP, le Medef n’avait pas réagi en fin de journée.