Une déclaration que Louis Gallois, PDG du groupe EADS a pris soin de faire à la presse anglo-saxonne et non à la presse française. « Discrétion » oblige ….
Selon lui, les retards pris pour le développement de l’A350 pèseraient sur la trésorerie d’Airbus. Toutefois, tente-t-il de nous rassurer, la situation serait pour le moins maîtrisée puisque le groupe aéronautique n’envisage pas de faire appel à ses actionnaires.
Dans un entretien a publié lundi par le Financial Times, Louis Gallois reconnaît que les retards pris par le programme A350 ont un impact sur les finances de l’avionneur. Quoi qu’il en soit, sa production devrait commencer début 2010, sans qu’EADS ne doive faire face à un problème de liquidité d’ici là.
« L’A350 va bien » et EADS n’envisage pas de solliciter ses actionnaires pour le financer, a assuré tout net le patron du constructeur aéronautique.
Précisant par ailleurs que la société disposait « de plus de 8 milliards d’euros net en trésorerie ».
Rappelons que l’A350 XWB (« extra-wide body ») est un avion construit en grande partie via des matériaux composites, lesquels offrent certes des avantages de poids (dans tous les sens du terme) tout en induisant des problèmes techniques – désormais résolus selon la presse – liés au risque de foudroiement. Ses premières livraisons devraient débuter à partir de la mi-2013, alors que son coût de développement est évalué à quelque 10 milliards d’euros.
Ce programme est financé, en partie par des prêts des pays européens comme l’Espagne, l’Angleterre, la France et l’Allemagne, et en grande partie par EADS lui-même a tenu à préciser Louis Gallois.
Des propos qui raisonnent de manière toute particulière alors que le journal Les Echos affirment parallèlement qu' »après des années de discussions, le versement des avances remboursables promises pour un total d’au moins 3,1 milliards d’euros devrait débuter dès l’an prochain ». « La France et l’Espagne devraient signer les premiers chèques », ajoute le quotidien.
Au total, la France devrait consentir une avance de 1,4 milliard, contre 1,1 milliard pour l’Allemagne, si l’on en croit Les Echos. De son côté, l’Espagne a déjà fait voter une avance de 278 millions. L’Allemagne et le Royaume-Uni « ne sont pas encore prêts à payer, même si leur contribution paraît acquise sur le principe » précise également le journal, un « contexte » qui pourrait en partie motiver le discours de Louis Gallois, en une sorte d’appel du pied pour faire « bouger » les « retardataires » …
Quoi qu’il en soit, tout n’est pas rose pour la firme : les réductions de production de certains appareils, comme l’A380 et l’A30, devraient peser sur les liquidités du groupe, reconnaît ainsi Louis M. Gallois.
Les analystes interrogés par le Financial Times semblent quant à eux nettement moins optimistes : selon eux, la trésorerie du groupe EADS pourrait rapidement s’étioler en raison de la baisse des livraisons d’avions, laquelle semble d’ores et déjà prévisible pour l’année prochaine.
Une situation de nature à réduire également le financement à long terme des nouveaux programmes.
Une bonne nouvelle toutefois – mais dont l’impact sur la trésorerie reste toutefois à préciser – en vue de renouveler sa flotte long courrier, United Airlines, plus gros client d’Airbus aux Etats-Unis, a passé mardi une commande ferme de 25 airbus A350 XWB et de 25 Boeing B787.
Sources : Reuters, AFP, Les Echos
Airbus annonce 200 embauches à Saint-Nazaire pour l’A350
AFP | 06.10.10 | 10h04
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé mercredi l’embauche de 200 personnes pour la production sur son site de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) de l’A350, son futur avion long-courrier largement conçu en matériaux composites.
« Une centaine de personnes auront été embauchées d’ici la fin de l’année et 100 autres le seront en 2011 », a indiqué le service de communication sur place, au lendemain de l’inauguration d’une unité de production dédiée à l’A350 sur le site d’Airbus de Saint-Nazaire.
Cette unité comptera au total « 350 personnes en 2011, mais ce chiffre doublera sous moins de 5 ans avec la montée en cadence », précise Airbus. Les effectifs totaux d’Airbus à Saint-Nazaire sont d’environ 1.700 salariés, selon cette source.
« C’est une bonne nouvelle, mais compte-tenu des montées en cadence prévues ce n’est pas une surprise, la direction ne pouvait pas ne pas embaucher », a déclaré mardi à l’AFP le délégué CFDT Airbus à Nantes, Christian Brizais. « Cela dit, on annonce ces embauches juste avant la tenue de nos élections professionnelles internes », a-t-il remarqué.
La production de l’A350 XWB (« extra wide body/fuselage extra large ») a été lancée en 2010 pour l’ensemble du groupe et les différentes unités de production européennes dédiées ouvrent les unes après les autres. Le premier exemplaire de l’A350 doit être livré à la compagnie Qatar Airways mi-2013.
Selon les chiffres communiqués mercredi, Airbus a enregistré 558 commandes fermes de 34 clients pour cet avion composé à 53% de matériaux composites. Plus léger, ce type d’appareils est plébiscité par les compagnies aériennes qui veulent réduire leur facture de kérosène.
Au total, pour tout le groupe Airbus, « ce sont 13.000 personnes qui travailleront sur ce programme dans la phase de pleine production », précise Airbus.