Effet boule de neige après la « mode » de suicides à France Telecom ?
Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, a assigné lundi aux responsables de La Poste un objectif relatif au « bien-être » des postiers. Avant qu’ils ne succombent à la mode ?
Si l’on avait besoin d’une preuve pour comprendre que le climat social à France telecom interpelle en tout premier chef le gouvernement non pas tant en terme d’éthique mais en tant que « valeur test » de la procédure de privatisation mise en marche dans les grands groupes publics … Cela a le mérite d’être clair désormais …
« Lorsqu’on est face à des changements aussi considérables, la dimension humaine est plus que jamais essentielle ! » a ainsi affirmé Christian Estrosi.
Fixant un objectif qui se veut quantifiable, le ministre a par ailleurs souhaité que « chaque année, des intervenants extérieurs à La Poste évaluent le bien-être des postiers ».
Histoire d’enfoncer le clou pour laisser penser au Grand Public que la catastrophe sociale qui endeuille France Telecom est avant tout liée aux difficultés d’adaptation de certains salariés face à la transformation de leur entreprise …. et non aux méthodes employées pour supprimer 22.000 postes …. sans aucun plan social …
Néanmoins, début octobre, le minsitre de l’Industrie avait estimé que la direction de l’opérateur, à savoir Didier Lombard, était « sans doute un peu comptable de ce qui se passe », dénonçant alors « la modernisation à marche forcée de l’entreprise, sans tenir compte de la dimension humaine« .
Le PDG de France Télécom Didier Lombard est « un manager qui a apporté des résultats à l’entreprise, mais à l’intérieur même de l’entreprise, il y a des responsabilités », avait ajouté Christian Estrosi.
Rappelons que le gouvernement a déposé un projet de loi pour faire évoluer le statut de La Poste, en vue de transformer l’Etablissement en une société anonyme. L’objectif officiel étant de renforcer ses moyens financiers pour l’aider à faire face à une situation de concurrence dans tous ses métiers.
Bien que les 2,7 milliards d’euros qui seront alloués au projet doivent – si l’on en croit le gouvernement – provenir exclusivement de capitaux publics, les syndicats voient dans ces changements une réelle privatisation de La Poste, ce à quoi ils sont farouchement opposés.
Sources : Reuters, AFP, Nouvelobs.com