Chaffoteaux : « séquestration » de la production contre prime de licenciement

CHAFFOTEAUX Méthode beaucoup plus soft, vous en conviendrez que la séquestration de dirigeants pour obtenir gain de cause : la prise en otage des stocks de production.

Plein d’imagination, les salariés de Chaffoteaux et Maury ont sorti jeudi de leur usine de Ploufragan (Côtes d’Armor) un millier de chauffe-eau, représentant une partie de leur stock.

L’objectif ? Faire pression avant d’entamer les négociations concernant les conditions de départ, suite au plan social.

Selon les représentants CGT du site, pour obtenir la « libération » de la production, les dirigeants devront faire des concessions sur le montant des primes versées, et ce, avant le CCE du 3 novembre.

« Si les dirigeants d’ATG (Ariston Thermo Group, propriétaires italiens de Chaffoteaux) veulent revoir ce trésor, ils doivent faire un effort sur le montant des primes extra-légales et sur le plan de reclassement » ont ainsi annoncé les représentants de l’intersyndicale FO-CGT.

Le stock total est constitué de « plusieurs dizaines de milliers d’appareils » si l’on en croit les syndicats. Son montant serait estimé à environ 11 millions d’euros.

Une « prise » de choix qui doit donc être à l’abri des vols ou dégradations. De ce fait, les pièces seront « ramassées » le soir et « ressorties » le lendemain matin.

Les salariés de l’entreprise  occupent en effet le site depuis la mi-juin. Mais la direction réclamait jusqu’à présent a fin de l’occupation des locaux pour aller plus loin.

Selon la direction, le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit le versement d’indemnités de licenciement d’un montant nettement supérieur aux obligations légales. Elles devraient ainsi correspondre à une augmentation de 60% par rapport aux dispositions contenues dans les textes en vigueur.

Alors que 207 salariés sur 251 sont directement touchés par les mesures de licenciement, 63 possibilités de reclassement seraient offertes en Europe (rappelons qu’il y a tout 27 pays membres ), dont 11 en France.

Des conditions que les syndicats estiment bien insuffisantes. Ils réclament en effet des primes plus substantielles, un congé de reclassement pour deux ans et le maintien du salaire tant qu’un emploi équivalent n’a pas été trouvé par les ex-salariés.

Pour revendiquer de telles mesures, la CGT se base notamment sur « les résultats positifs de la maison mère Ariston Thermo Group ces quatre dernières années ».

Selon Martial Collet, délégué Force ouvrière de l’usine Ploufraganaise, ATG, a dégagé 66,4millions d’euros de bénéfices depuis 2006 (39,5 millions en 2006, 21,9 en 2007 et 5 en 2008).

Pour 2009, les prévisions tablent sur un résultat net de 7,8 millions d’euros.

Sources : AFP, Ouest-France, France3, Le Télégramme