Le discours du gouverneur de la Banque d’Angleterre devant le parlement britannique a fait plonger en fin de séance aujourd’hui la livre sterling sur le marché des changes. En effet, Mervyn King a jeté un froid sur les marchés en affirmant envisager une baisse du rendement de certains dépôts des banques commerciales dans ses coffres. Une telle mesure a affolé les investisseurs qui ont vendu précipitamment la livre sterling. Ainsi, la paire EUR/GBP a explosé la résistance de 0.8837 pour poursuivre le rallye récent.
De son côté, le dollar, bien que toujours affaibli notamment par les opérations de courtage, a opéré une remontée remarquée sur le marché des changes à la faveur de la publication de plusieurs indicateurs macroéconomiques qui ont renforcé l’optimisme des investisseurs du forex. Ainsi, les prix à la production sont repartis en nette hausse le mois précédent, augmentant de 1,7% par rapport à juillet. Cette performance a pris de court les analystes qui s’attendaient à une hausse beaucoup plus mesurée. Ils n’avaient également pas prévu un bond de 2,7% des ventes de détail aux Etats-Unis en août. La prime à la casse est largement responsable de cette hausse puisqu’elle a beaucoup stimulé depuis son introduction le secteur automobile outre-Atlantique.
A l’annonce de ces chiffres, l’euro a automatiquement rebondi face au dollar avant de décliner de nouveau, toujours plombé par les mauvais chiffres du baromètre allemand ZEW. Toutefois, même si l’euro s’affiche en repli depuis le début de semaine, ce repli est à relativiser puisque la monnaie unique européenne reste toujours à un niveau très élevé face au dollar. La semaine dernière, l’euro avait franchi en effet un plus haut depuis neuf mois, évoluant au dessus de 1,45 dollar sur le marché des changes.
Christopher Dembik, forex.fr
La Banque d’Angleterre favorable à un démantèlement des grandes banques
Après la bourrasque qui a secoué la planète financière, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (Bank of England, BoE), Mervyn King, soutient l’idée de séparer les activités des banques essentielles à l’économie de leurs activités risquées ou « spéculatives ». Ces dernières ne devraient pas selon lui bénéficier de garanties publiques.
S’exprimant devant des hommes d’affaires à Edimbourg, en Ecosse, Mervyn King s’interrogeait sur les solutions destinées à empêcher le risque de faillites dans le secteur bancaire. Il a jugé utile l’idée de renforcer les niveaux de capitaux requis, comme l’a proposé le G20, mais a souligné que cette approche était insuffisante.
M. King a mis en avant une seconde solution, laquelle fait son chemin depuis quelques mois dans certains cercles et consisterait à isoler les fonctions des banques indispensables au bon fonctionnement de l’économie (comme les prêts aux entreprises et aux particuliers) de leurs « activités financières risquées ». M. King a souligné que, dans la plupart des secteurs, les activités fondamentales sont régulées, tandis que les autres « sont laissées sous la responsabilité de la discipline du marché », un schéma qui pourrait selon lui être appliqué aux banques.
« Il est important que les banques qui bénéficient de l’aide publique ne soient pas encouragées à essayer d’échapper à cette aide, en reprenant les activités qui les ont mises en difficulté », et « il est dans notre intérêt collectif de réduire la dépendance de tant de ménages et d’entreprises vis-à-vis de quelques institutions financières engagées dans tant d’activités risquées », a-t-il poursuivi. « Certains estiment que ce genre de propositions ne peuvent être mises en pratique. Je ne vois pas pourquoi », a encore plaidé le gouverneur de la banque centrale britannique.
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/10/21/la-banque-d-angleterre-favorable-a-un-demantelement-des-grandes-banques_1256604_1101386.html
La Banque d’Angleterre va porter son programme de rachat de dette à 200 milliards de livres sterling le mois prochain (voire 225 milliards) pour essayer de relancer son économie.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=aKzfVQqux374
Une petite explication sur la technique employée : le Quantitative Easing.
http://www.bankofengland.co.uk/monetarypolicy/pdf/qe-pamphlet.pdf
Londres devrait créer trois nouvelles banques de détail
Le gouvernement britannique va créer trois nouvelles banques de détail à partir d’actifs des banques Royal Bank of Scotland, Lloyds Banking Group et Northern Rock, dont il est actionnaire, rapportent plusieurs journaux dominicaux.
Le ministre des Finances, Alistair Darling, devrait annoncer ce plan de restructuration majeur dans les prochains jours alors que le gouvernement cherche à récupérer les sommes investies pour sauver les banques menacées par la crise financière et à accroître la concurrence, indique le Sunday Telegraph.
Lloyds est contrôlée à 43% par l’Etat, RBS à 70% percent, tandis que Northern Rock a été totalement nationalisée.
« Il s’agit en fait de la création de trois nouvelles banques », a indiqué une source anonyme au Trésor citée par le Sunday Telegraph.
« Nous voulons un meilleur retour pour le contribuable après tous les investissements qui ont été faits », a ajouté cette source suggérant que le gouvernement souhaitait voir ces banques, dont l’Etat est actionnaire, dégager des bénéfices.
Les nouveaux établissements devraient être des banques de détail, dont l’essentiel de l’activité reposera sur les dépôts et les prêts immobiliers.
Selon les médias, RBS et Lloyds préparent par ailleurs la vente de certains de leurs actifs, dont environ 300 succursales pour RBS.
L’hebdomadaire The Observer indique également que Lloyds devrait lancer un appel de fonds de 13 milliards de livres (14,5 milliards d’euros).
Et selon le Sunday Times, l’Etat pourrait porter sa part dans RBS de 70% à un maximum de 84%.
L’autorité de régulation européenne a approuvé la semaine dernière le volet d’aide publique prévu dans le plan de scission et de vente de Northern Rock.
Ces trois banques ont reçu d’importantes sommes du gouvernement pour éviter une faillite pendant la crise économique mais les autorités de régulation s’inquiètent d’une distorsion de concurrence provoquée par l’aide de l’Etat accordée à certaines banques et pas à d’autres.
Selon les informations du Sunday Telegraph, les propriétaires actuels de banques de détail britanniques ne devraient pas être autorisés à acquérir des part des nouvelles banques, ce qui ouvre potentiellement la porte à des acquéreurs étrangers.
http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00197367-londres-devrait-creer-trois-nouvelles-banques-de-detail.htm