La commission antimonopole d’Argentine veille au grain. Dans le cadre d’un jugement rendu public jeudi, elle a en effet décidé que Telecom Italia devait vendre ses actifs en Argentine.
Ses arguments ? le groupe télécom italien représente une menace pour la concurrence sur le marché local des télécommunications.
Dans un jugement de 214 pages, la Commission nationale de défense de la Concurrence (CNDC) recommande au ministère du Commerce intérieur d’accorder un délai maximum d’un an à Telecom Italia pour se débarrasser de « la totalité de ses actions » dans Sofora Telecommunicaciones, la holding qui contrôle Telecom Argentina.
Telecom Italia, qui détient 50% de Telecom Argentina, est en conflit depuis des mois avec l’autorité de la concurrence argentine. En janvier dernier, cette dernière l’a notamment empêché d’exercer son option d’achat sur les 48% détenus par la famille Werthein.
Buenos Aires est d’autant vigilant sur les aspects concurrentiels que le premier actionnaire de Telecom Italia est le groupe espagnol Telefonica, dont la filiale en Argentine est le principal concurrent de Telecom Argentina. Ceci peut grandement expliquer cela … D’autant plus que les filiales argentines des deux opérateurs européens dominent les marchés de la téléphonie fixe et mobile et de l’accès Internet en Argentine.
En novembre 2008, le Comité congressionnel des télécommunications argentin avait jugé pour a part que la part minoritaire de Telefonica dans le capital de Telecom Italia Argentine violait les lois anti-monopole du pays. Précisons qu’en octobre 2007, l’opérateur historique espagnol a rejoint un consortium d’investisseurs qui a acquis 24,7 % du capital de l’opérateur historique italien.
La Commission des communications argentine avait alors demandé au Président de la République de « prendre les mesures nécessaires pour éviter des activités monopolistiques qui résulteraient de la participation de Telefonica au capital de Telecom Italia« .
Au mois de juin dernier, le directeur général de Telecom Italia, Franco Bernabè, avait déclaré au Corriere della Serra que son groupe était prêt à céder sa part dans Telecom Argentina suite aux problèmes rencontrés avec la commission antimonopole.
Les 50% de Telecom Argentina détenus par le groupe italien étaient alors valorisés à environ 400 millions d’euros.
Sources : AFP, Journal du Net