Selon un nouveau bilan fourni par le groupe pétrolier Total, l’explosion survenue mercredi sur la plate-forme pétrochimique de Total Petrochemicals France (TPF) à Carling, en Moselle a fait deux morts et six blessés.
Toutefois plusieurs personnes seraient encore ensevelies sous les décombres, si l’on en croit les informations fournies par la préfecture de la Moselle.
« A cette heure, huit victimes sont à déplorer, dont deux sont malheureusement décédées. Les six blessés ont été évacués vers un centre hospitalier », a précisé Total dans un communiqué.
L’accident s’est produit vers 15H10 au cours d’opérations de redémarrage du vapocraqueur numéro 1 de l’installation à la suite d’un arrêt lié aux récentes intempéries. Au cours de ces opérations, « une unité de production de vapeur a explosé pour une raison encore inconnue« , a indiqué Total.
Le vapo-craqueur qui traite quelque 250.000 tonnes d’éthylène par an est opéré par Total Petrochemicals France et fournit notamment la filière PVC du groupe chimique Arkema. Aucun risque de pollution n’est détecté si l’on en croit France 3.
Jean-Louis Borloo, ministre du Développement durable et de l’énergie, a rapidement pris contact avec le PDG du groupe Total, Christophe de Margerie, l’invitant à collaborer à l’enquête sur l’explosion du site de Carling. « J’ai demandé à Total de collaborer avec les services pour que toute la lumière soit faite sur cet accident et que les conséquences soient tirées pour les installations similaires« , indique le ministre.
M. Borloo a par ailleurs demandé à Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, chargée des risques industriels, de se rendre sur place.
Ironie du sort, Madame Jouano a cloturé en debut de mois les travaux de la table ronde sur les risques industriels durant lesquels 33 propositions ont fait consensus.
Du 19 mai au 3 juillet, les parties prenantes des 5 collèges du Grenelle (ONG, monde économique, syndicats, élus, administration) s
L’usine de Carling Saint-Avold, spécialisée dans les matières plastiques
PARIS – L’usine de Carling Saint-Avold en Moselle, où s’est produite une explosion mortelle mercredi, est l’une des trois installations pétrochimiques de Total en France, qui y fabrique des matières plastiques à partir d’hydrocarbures.
En activité depuis plus de 55 ans, l’usine de Carling, classée Seveso 2 (site à risques), employait 785 personnes à la fin juin.
Du naphta, produit obtenu à partir de brut raffiné, y est transformé en produits pétrochimiques de base (éthylène, propylène, méthane, styrène) à l’aide d’un vapocraqueur.
Cet énorme four permet de casser le naphta en molécules plus petites.
[…]
A l’intérieur des vapocraqueurs, le naphta est mélangé avec de la vapeur d’eau et amené à environ 800 degrés par un passage très bref, de l’ordre de la seconde, dans un « surchauffeur », qui permet de casser les molécules, puis le mélange est brutalement refroidi pour arrêter la réaction.
Les produits ainsi obtenus constituent la matière première des autres installations du site, notamment pour la fabrication des matières plastiques (polyéthylène, polystyrène).
Ces matières plastiques sont ensuite commercialisées sous forme de granulés.
Le site a fait l’objet de plusieurs restructurations ces dernières années. Total a décidé d’y fermer son unité de production de styrène (un composant qui sert à fabriquer de nombreux plastiques) ainsi qu’un des deux vapocraqueurs, ce qui a conduit à la suppression de 243 postes via des départs à la retraite ou des reclassements en interne.
En mars, Total a annoncé la suppression de 64 postes supplémentaires, dans le cadre d’un plan de restructuration de ses activités pétrochimiques, pour faire face à un « contexte économique difficile », selon les termes du groupe.
AFP / 15 juillet 2009 20h16)