Les grands groupes énergétiques français ont décider de se partager la gigantesque part de gâteau que représente le projet de l’EPR de Penly. L’histoire ne dit pas – encore – s’il s’agit de ne froisser aucune susceptibilité – ou de répartir la charge de ce coûteux investissement sur plusieurs entreprises …
Alors que les services du Premier Ministre ont annoncé vendredi qu’EDF détiendrait 50% plus une action du capital de la société destinée à réaliser la future centrale nucléaire de troisième génération en Seine-Maritime, GDF Suez et Total ont précisé lundi qu’ils se partageront une participation de 33,33% plus une action de l’infrastructure financière.
En tout état de cause, le communiqué de GDF Suez et de Total observe que l’association entre les deux groupes « conforte l’alliance entre Areva, GDF Suez et Total qui se préparent à répondre à l’appel d’offre organisé par Abu Dhabi ».
Le groupe d’énergie GDF Suez va associer le groupe pétrolier Total à la construction du réacteur de troisième génération de Penly en lui accordant 25% de sa participation, ont annoncé lundi les deux groupes dans un communiqué.
Total et GDF Suez seront associés au sein d’une société commune qui détiendra 33,33% plus une action de l’EPR. Total détiendra 25% de cette société et GDF Suez 75%.
Côté GDF/Suez, l’intérêt d’une telle opération consisterait à « conforter la position, le rôle et l’expertise » du groupe dans le nucléaire. Concernant Total, il s’agit du premier projet nucléaire auquel le groupe est associé.
Le gouvernement français avait annoncé vendredi qu’EDF détiendrait la moitié du capital de la société chargée de construire ce réacteur EPR (European Pressurized Reactor), tandis que GDF Suez en prendrait le tiers.
Matignon précisait alors dans son communiqué que GDF Suez déciderait avec Total d’une « éventuelle rétrocession d’une fraction de sa participation à cette entreprise ». Tout en ajoutant qu’EDF déciderait de la participation d’autres électriciens au projet, via notamment la fraction résiduelle de 16,66% du capital. « Des discussions sont en cours avec de grands opérateurs européens qui pourraient s’associer en qualité de partenaire industriel à ce projet », avait précisé une porte-parole d’EDF.
M. Gadonneix, le patron d’EDF avait indiqué début avril qu’il souhaitait associer à ce projet « des partenaires allemands » . « Je souhaite que l’on crée un club des producteurs d’électricité qui ont choisi ce réacteur et qui le construisent en partenariat avec nous », avait-t-il dit dans une interview au Monde.
« Il serait souhaitable que l’Allemagne fasse le choix de l’EPR. Tous ses opérateurs d’électricité (…) pensent que le nucléaire doit se développer. Je voudrais que E.ON rejoigne ce club, c’est la clé de la réussite de l’EPR », avait-il ajouté.
Le P-DG d’EDF avait également déclaré que l’électricien public français était en discussion avec E.ON pour une entrée du groupe allemand au capital du futur EPR de Penly, dont la construction devrait commencer en 2012 pour un raccordement au réseau en 2017.
La presse s’était par ailleurs fait l’écho d’une prise de participation de 12,5% d’Enel, numéro un italien de l’électricité, dans le deuxième EPR français.
Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, avait fait savoir quant à lui début février que le groupe pétrolier espérait une participation d’au moins 10% dans le projet.
Rappelons que GDF Suez et Total sont déjà partenaires dans de nombreux projets énergétiques internationaux, dans des domaines tels que l’exploration-production d’hydrocarbures, la production d’électricité au moyen de turbines à gaz aux Emirats arabes unis ou encore dans l’énergie solaire.
Sources : AFP, Reuters, Le Monde