Soros en faveur d’une nouvelle monnaie de réserve internationale

Pour un américain, une telle position peut paraître atypique. Toutefois, lors d’une interview accordée hier à Reuters Financial Television, le milliardaire et investisseur américain George Soros, qui s’est fait connaître ces dernières années dans des activités de soutien aux révolutions oranges d’Europe de l’Est, a donné son point de vue concernant la crise économique actuelle.

Le point certainement le plus intéressant a tenu aux propos qu’il a formulé à l’égard de la proposition chinoise, qui a été faite opinément, quelques jours avant le sommet du G20 de Londres, de mettre en place une nouvelle devise de réserve international qui serait en mesure de remplacer le dollar. Bien que le débat n’ait pas été ouvert lors du sommet du G20, la question était dans tous les esprits. Même Henri Guaino, le week-end dernier, s’est également dit favorable à l’émergence d’un nouveau système monétaire mondial. La Chine soutient le remplacement du dollar par les Droits de Tirages Spéciaux du FMI, créés en 1969, tandis que la Russie est plutôt favorable à l’émergence d’une nouvelle monnaie ex nihilo. Quelque soit le procédé envisagé, les pays émergents sont toutefois sur la même ligne. George Soros rejoint également ce point de vue, soulignant notamment que le contexte est désormais différent et que le moteur de la croissance mondiale est désormais la Chine.

Contrairement au FMI qui anticipe une reprise d’abord outre atlantique, George Soros privilégie une reprise dès la fin de l’année en Chine qui devrait faire effet boule de neige en 2010 à l’échelle mondiale. Si l’année 2010 fait largement consensus au niveau de la reprise, reste à s’accorder sur le pays de départ.
Enfin, George Soros a salué la monnaie unique européenne, soulignant que les pays qui l’ont adopté ont disposé durant la crise d’un « avantage colossal ». De tels propos tombent à point puisqu’hier le Financial Times a dévoilé le contenu d’un rapport confidentiel du FMI appelant à l’adoption de l’euro par les pays en difficulté d’Europe de l’Est.

Christopher Dembik, forex.fr