L’avenir de la France pour les prochains mois s’annonce sombre si l’on en croit l’Observatoire français des conjonctures économiques.
Selon un rapport publié lundi, la croissance française devrait reculer nettement en 2009 et certes plus modérément en 2010.
S’agissant du chômage, les chiffres ne sont guère encourageants, son taux étant fortement susceptible de dépasser la barre des 10% dès le début de l’année prochaine.
Triste consolation, les affaires ne tournent guère mieux au delà des frontières.
Selon l’Institut, le PIB de la France devrait chuter de 2,3% en 2009 et de 0,2% l’année suivante. Rappelons que le gouvernement table quant à lui sur un recul du PIB de 1,5% en 2009, espérant même un rebond de l’ordre de 1% l’année suivante.
« En 2009, l’économie française devrait connaître sa plus forte récession depuis les années 30« , précise crument l’Observatoire dans un communiqué. Pire encore, selon lui, l’activité attendue en 2010 ne permettra pas de « parler de reprise ». Nous voilà prévenus …
Ces statistiques tombent à pic pour soutenir la position des conseillers de Nicolas Sarkozy, lesquels refusent de parler de sortie de crise, même si quelques indices positifs, comme la remontée de la Bourse, la quasi-stabilisation de la production manufacturière en février (- 0,1 %) ou le ralentissement de la dégradation des exportations (- 1,5 % en février) pourraient conduire à penser le contraire.
Si parallèlement, le ministre du Budget Eric Woerth vient d’annoncer lundi des prévisions pessimistes pour 2009 parlant de « croissance négative » et de la poursuite de la hausse du chômage, le gouvernement aurait néanmoins « bon espoir que la crise commence à s’infléchir et qu’on commence à revenir à meilleure fortune ».
Mais selon l’OFCE, le déficit public devrait s’établir respectivement à 6,1% et 7,2% du PIB en 2009 et 2010 (contre 3,4% en 2008). Quant à la dette publique, elle devrait atteindre 75,8% du PIB en 2009 et 81,8% l’année suivante (contre 68% en 2008).
Des chiffres qui font dire à Eric Heyer, de l’OFCE, que l’on s’avance vers une ère « d’incertitude complète ».
Pour lui le pire concernant l’emploi est avenir. Estimant en effet que l' »ajustement » social de la crise n’a pas encore débuté, M. Heyer prévoit une très forte hausse du chômage avec « 800.000 pertes d’emploi » dans les deux années à venir, soit la plus forte progression depuis vingt-cinq ans.
Le taux de chômage montera ainsi à 9,8% fin 2009 et à 10,7% fin 2010, contre 8,2% à la fin de l’année dernière, selon l’OFCE. L’Observatoire, raatché à Sciences-Po chiffre à environ 2%, le taux de croissance qu’il faudrait à la France pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. Il est grand temps de parler de mesures concernant l’emploi des jeunes ….
Quelques lueurs tout de même à l’horizon : tout d’abord, une baisse prévisible de l’inflation.
Et puis, comme à toute chose malheur est bon, si l’économie française s’avère être « moins ouverte » que d’autres, elle se trouve de ce fait moins « exposée » à la chute du commerce mondial.
Autre point positif quoiqu’on en dise : le modèle social de la France, lequel offre aux ménages de « filets de sécurité » qui atténueront les pertes de pouvoir d’achat. L’Institut observe également que l’endettement des foyers français est bien moindre qu’en Allemagne ou en Espagne.
Au niveau mondial, l’OFCE prévoit une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 1,5% en 2009 avant un rebond de 1,5% en 2010.
Sources : AFP, Le Monde, Usine Nouvelle, Nouvel Obs
A lire également :
. Le PIB de la France en baisse de 1,1% au 4e trimestre selon la Banque de France
. Vers une récession dans tous les secteurs de l’industrie française en 2009