La ministre espagnole des Finances Elena Salgado a annoncé dimanche que l’Espagne allait demander formellement à avoir un siège à part entière au sein du G20, groupe des pays riches et émergents.
Ironie de l’histoire, Madrid fait cette demande alors que le pays est confronté à la plus grave situation économique et financière de ces dernières années. En février, plus de 2,4 millions d’habitants ainsi que 300 000 entreprises du pays n’étaient plus en mesure d’honorer leurs dettes. Avec plus de 4 millions de chômeurs, l’Espagne est ainsi le pays de la zone euro le plus affecté par la crise.
En marge des réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, à Washington, Mme Salgado a ainsi indiqué que « bien sûr », l’Espagne allait formuler ce souhait auprès du groupe.
« Nous avons avec nous la force des chiffres, et des pays du G20 qui ont dit publiquement que l’Espagne est dans le G20 », a-t-elle poursuivi. La ministre espagnole a affirmé avoir discuté du dossier avec le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner. L’Espagne revendique le rang de 8e puissance économique mondiale, devant le Canada qui est membre du G7, et de 7e puissance financière. A l’heure actuelle, elle n’est membre du G20 que via l’Union européenne
Rappelons que le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero a été invité à participer aux deux derniers sommets du groupe, en novembre à Washington et début avril à Londres. Toutefois Mme Salgado n’a pas été conviée à sa réunion vendredi à Washington.
A l’heure actuelle les 20 pays membres sont ceux du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) plus l’Union européenne, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie.
S’exprimant samedi sur une éventuelle participation de l’Espagne aux travaux du G20, le ministre brésilien des Finances Guido Mantega s’est tout d’abord affirmé contre, avant de changer d’avis … lorsque son homologue espagnole s’est retrouvée à ses côtés. « Le G20 se compose de 20 pays, c’est tout. Il faut éclaircir concrètement comment s’organise son mode de gestion. Il faut faire attention à ce qu’il ne perde pas son sens« , avait-t-il avancé en premier lieu.
Sources : AFP, Reuters, Ouest-France
avec la crise tout les pays ont des difficultés, tout comme l’espagne.