La permanence parlementaire d’Hortefeux bloquée par des salariés

Hortefeux-songeur-travail La colère gronde … et les Français semblent avoir « trouvé » la méthode – louable ou pas – pour s’exprimer.

Alors que des cadres de Scapa, entreprise de fabrication d’adhésifs industriels sont retenus dans l’Ain depuis mardi soir par des employés qui protestent contre un plan social, les salariés du décolleteur Dapta Technologies, basé à Thiers dans le Puy-de-Dôme, occupent depuis 09H00 à Clermont-Ferrand la permanence parlementaire du ministre du Travail Brice Hortefeux, également député du Puy-de-Dôme.

Les syndicats entendent ainsi protester contre la décision du ministère du Travail, qui leur a refusé des départs en pré-retraite entre 56 ans et 57 ans dans le cadre du plan de licenciement de l’entreprise.

Les salariés avaient pourtant reçu un accord verbal du sous-préfet de Thiers et de la DDTEFP (Direction départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle) du Puy-de-Dôme, compte tenu de la situation difficile de l’emploi dans le bassin thiernois rappelent les représentants du personnel.

Le ministre serait prêt à recevoir les salariés de Dapta vendredi s’ils quittaient sa permanence. Mais Gérard Sugier, délégué CFDT reste ferme : « nous resterons ici jusqu’à ce que l’on obtienne satisfaction », a-t-il martelé.

Le 16 janvier dernier, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand avait accepté l’offre de reprise du groupe français de sous-traitance Preciturn Sales&System, consistant à conserver 133 des 239 salariés de Dapta, en redressement judiciaire depuis novembre.

Mardi, Nicolas Sarkozy avait déclaré ne pas vouloir laisser les séquestrations se poursuivre : «Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’aller séquestrer les gens? On est dans un Etat de droit, je ne laisserai pas faire les choses comme ça», a-t-il affirmé.

S’exprimant mercredi sur RTL, Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste a certes condamné ce type de « pratique » tout en les expliquant par le « sentiment d’humiliation » des salariés et l’absence, selon elle, de résultats de la politique économique et sociale du gouvernement.

« Rien ne justifie jamais qu’on porte atteinte à la liberté des personnes, ni même d’ailleurs que l’on parte atteinte aux équipements ou aux biens », a dit Martine Aubry sur RTL.

Elle a cependant estimé que l’impact de la crise économique sur les salariés, la multiplication des licenciements, des plans sociaux et des fermetures d’usines créaient un sentiment d’injustice et d’humiliation.

Sources : AFP, 20minutes, Reuters