Airbus 400M : A400M : le programme en proie aux pires turbulences

Nouvel « aléa » (dirons-nous poliment) pour l’avion militaire d’Airbus l’A400M.

EADS vient en effet d’indiquer que les premières livraisons de l’appareil n’interviendraient pas avant un délai de trois ans (et non plus deux) après le premier vol de l’appareil.

Une date de plus en plus lointaine alors que l’A400M ne pourra pas voler des ses propres ailes avant le deuxième semestre 2009.

EADS, maison mère d’Airbus, avait d’ores et déjà été contrainte fin septembre de reporter le premier vol de l’A400M à une date indéterminée. L’assemblage de l’avion de transport de troupes a accumulé retards et « mauvaises nouvelles » ces derniers mois en raison notamment de contentieux industriels entre le constructeur et ses motoristes. Lesquels sont réunis au sein d’un consortium bâti autour des sociétés Snecma, filiale du français Safran, et le britannique Rolls Royce.

Même devant des clients piaffant d’impatience, la compagnie EADS se montrait aussi muette qu’une carpe, refusant jusque-là de donner une date pour le premier vol et les livraisons. Une « discrétion » loin de faire la joie de l‘Allemagne (60 exemplaires attendus) et des milieux concernés en France (50 exemplaires).

Alors qu’un contrat de 20 milliards d’euros avait été signé en mai 2003 entre Airbus Military et l’OCCAR, l’organisation européenne de coopération en matière d’armement représentant sept pays, pour une commande de 180 appareils, Airbus Military propose désormais de « reprendre la production en série seulement lorsque la mise au point sera aboutie », a ajouté EADS. Effrayant quand on lit entre les lignes …

Selon le groupe aéronautique, Airbus oeuvrerait actuellement avec le consortium chargé de la fabrication du moteur, en vue de déterminer une date pour le premier vol. Si le moteur à hélice a certes été testé en vol en décembre dernier, le système électronique Fadec qui gère la propulsion du quadrimoteur doit encore « subir » quelques mises au point …. dans le cadre d’un programme de quelque 20 milliards d’euros.

« EADS et Airbus Military ne seront en mesure de déterminer les incidences financières qu’une fois qu’un plan industriel sera pleinement déterminé et une fois connue la position d’OCCAR sur cette nouvelle proposition », ajoute aujourd’hui le groupe.

Selon Marina Lensky, déléguée syndical CFTC Airbus, jointe par Le Blog Finance, les problèmes pourraient encore plus complexes – et préoccupants – qu’il n’y parait.

Selon elle, les spécifications liées à l’appareil seraient extrêmement exigeantes vis à vis de la technologie actuelle et des délais demandés, qu’elle estime par ailleurs inatteignables.

Une période de 6 ans et demi entre le début du projet et la livraison de l’appareil a ainsi été fixée comme objectif. Un délai déjà intenable dans le civil, selon elle …. alors que le domaine militaire s’avère plus complexe.

Selon la déléguée CFTC, la répartition des risques serait celle d